Céréales /entraves au commerce Niger

Entraves au commerce et à la fluidité des échanges en Afrique de l’Ouest (Sous-espace Niger, Bénin, Nigéria et Burkina)

Programme de Renforcement et de Recherche sur la Sécurité Alimentaire en Afrique de l’Ouest / PRESAO

Auteurs : Boubacar Diallo, MSU Mishigan State University, Abdramane Traoré, Promisam, Laouali Addoh Sani, SIMA/Niger.

La présente investigation tente d’apporter des éclairages aux décideurs sur la question des entraves au commerce en période de crise et de pénurie alimentaire. Elle entre dans le cadre des travaux de recherche du projet SRAI (Strengthening Regional Agricultural Integration in West Africa) financés par « la Fondation Syngenta pour une agriculture durable » et vise à renforcer l’intégration régionale des marchés. Les recherches ont été conduites au Niger à partir d’une reconnaissance rapide. Le but de cette initiative est d’examiner les difficultés d’approvisionnement des marchés en prenant en compte les dimensions sous-régionale et internationale du commerce de céréales et apporter des solutions concrètes aux décideurs.

Présentation

La sous-région Ouest-Africaine a connu durant la dernière décennie une rupture de la période de relative stabilité des prix des céréales avec les tendances générales du marché international. Aux traditionnelles fluctuations inter saisonnières et annuelles des prix, s’est greffée la flambée des prix des produits importés en 2007-2008 et en 2011.

Globalement, la réponse des marchés au déficit de production en 2011-12 semble moins favorable, comparée à celle de 2009-10, période qui a vu des flux soutenus de céréales de la zone soudanienne vers le Sahel et ayant permis d’atténuer le déficit et de limiter la hausse. La gestion de la crise dépendra des mesures que les Etats prendront pour stabiliser les prix, lever les barrières et entraves à la fluidification des échanges.

Cette recherche s’est basée sur des entretiens de différents opérateurs / acteurs du commerce des céréales. Le document donne les résultats de ces entretiens avec des informations intéressantes et à connaître par les autres acteurs, notamment les organisations professionnelles agricoles.

Le document comprend trois parties : (1) Synthèse des entretiens, (2) Principaux constats sur les entraves, (3) Principales recommandations.

Vous trouverez ci-dessous plusieurs passages tirés de ces entretiens.

Synthèse des entretiens

- Traditionnellement, plus de 70 % des céréales présentes sur les marchés du Niger sont d’origine externe et proviennent des pays voisins.
Les directions des flux partent pour l’essentiel du Nigeria et du Bénin pour le Niger concernant les céréales et du Niger vers le Nigeria et le Bénin s’agissant du niébé.

- Avec la crise alimentaire de 2011-12, les prix sont demeurés élevés depuis octobre 2011 jusqu’en janvier 2012. Ce niveau élevé en cette période de récolte s’explique par la conjugaison de deux facteurs : (1) l’annonce précoce par le gouvernement du Niger, de l’achat de 100.000 tonnes de céréales locales pour la reconstitution du Stock National de Sécurité. Pour profiter de cette opportunité, les commerçants ont procédé à une constitution de stocks en achetant des quantités importantes sur les marchés et jusque dans les villages. (2) Les producteurs excédentaires ont préféré mettre sur le marché certains produits comme le sésame plutôt que les céréales.

- L’un des plus grands importateurs de riz importé (qui en temps normal commande des tonnages très importants d’environ 2.000-3.000 tonnes) s’est retiré cette année de ce commerce à cause du différend entre les opérateurs nigériens et les autorités du port de Cotonou.

- Selon le président des céréaliers, bien que les récoltes n’aient pas été bonnes au Niger, il n’y a pas eu de rupture d’approvisionnement des marchés. Le Nigéria approvisionne ces marchés en mil et sorgho tandis que le Benin les approvisionne en maïs. Cependant, les prix sont restés très élevés (25.000 Fcfa/sac en oct-nov 2011). Le mil local a complètement disparu du marché. Les céréales entrent et ne sortent pas.

- La plupart des céréales qui ont fait l’objet d’achat par l’Etat du Niger à travers l’OPVN provient du Nigéria.

- A tous ces postes de contrôle, les agents de la douane ou de la gendarmerie exigent le déchargement pour vérification. Les opérateurs pour éviter le déchargement et le rechargement qui coûtent 40.000 Fcfa en plus du temps perdu, préfèrent donner 20.000 à 30.000 Fcfa de faux frais pour continuer leur route.

- Le commerce de céréales n’est pas vraiment rentable cette année avec la hausse des prix selon un demi-grossiste du Nouveau marché de Niamey. Il vend du riz importé, du mil et du maïs. Le mil local qu’on trouve de moins en moins se vend à 23.000 Fcfa/sac de 100 kg. Son maïs est acheté en moyenne à 16.500 Fcfa à Malanville (Bénin) et se vend entre 20.000 et 22.000 fcfa avec une marge par sac d’environ 1.000 Fcfa/sac.

Télécharge le rapport d’étude sur le site de MSU, 15 pages mais 9 pages de textes, le reste étant les tableaux et les annexes, 525 Ko.

Documents joints