Métiers de l’agroalimentaire

Comment développer les métiers agroalimentaires en Afrique subsaharienne ?

Le Gret a présenté les résultats de l’étude « Comment développer les métiers agroalimentaires en Afrique subsaharienne ? » lors du séminaire « Demande et offre alimentaire en Afrique subsaharienne : enjeux et éléments de réflexion » à l’AFD le 27 février 2013. A partir d’études de cas réalisées dans 4 pays (Cameroun, Sénégal, Madagascar et Ghana), le Gret met en regard les opportunités économiques et d’emploi dans le secteur agroalimentaire avec les ressources humaines nécessaires à court et moyen terme pour répondre à ces opportunités. Il identifie des actions à entreprendre pour adapter les compétences des acteurs aux besoins.

Le RECA vous propose un extrait du document de synthèse et les liens pour accéder à ce document (14 pages) ou à l’étude complète. Cet extrait permet de présenter les quatre grands types d’entreprises ou d’industries alimentaires c’est-à-dire les différents acteurs du secteur agroalimentaire dont il est de plus en plus souvent question mais dont les définitions ne sont pas toujours maîtrisées. L’étude analyse également la nécessité de développer le capital humain et d’appuyer le développement de l’entreprise à partir de différents programmes de formation et de renforcement des capacités.

La population de l’Afrique subsaharienne est toujours majoritairement rurale et le plus souvent employée dans le secteur de l’agriculture, qui reste le plus gros pourvoyeur d’emplois. La plupart des emplois est constituée d‘exploitations familiales qui commercialisent de petites quantités de produits, ce qui rend complexe l’organisation d’un système d’approvisionnement pour une entreprise alimentaire, plus particulièrement pour les unités industrielles ou les petites et moyennes industries. L’agriculture devra donc gérer ce surplus de main d’œuvre rurale.

A côté de l’agriculture, le secteur informel, au premier lieu duquel les petites et moyennes industries, est également un pourvoyeur d’emploi important et doit faire l’objet de politiques de soutien, spécialement en ce qui concerne le secteur informel agroalimentaire. En effet son développement parallèle au secteur agricole pourrait permettre d’augmenter la captation de valeur ajoutée sur les territoires ruraux et urbains, de limiter le recours aux importations, d’améliorer la couverture des besoins voire de développer des marchés à l’export en particulier au niveau sous-régional.

De milliers de micro-entreprises à quelques grandes industries dans chaque pays

Le secteur agroalimentaire reste peu étudié au niveau global et en termes de potentiel d’emplois, en dépit de quelques études filières. On dispose simplement de données sur le secteur formel qui représente une petite part de l’emploi et de l’activité du secteur.

Dans les quatre pays étudiés, on distingue quatre grands types d’entreprises, ou industries, agroalimentaires :

- Moyennes et grandes industries, peu nombreuses avec un rôle important pour l’approvisionnement des marchés de masse dans les villes et les campagnes, valorisant peu les produits locaux. Les minoteries et les huileries (dont raffinage d’huiles végétales importées) sont présentes dans les 4 pays ainsi que des industries de production de boissons gazeuses et d’eaux minérales. Le secteur laitier se développe avec des moyennes et grosses industries installées le plus souvent dans la capitale.

- Petites entreprises industrielles, individuelles ou collectives, porteuses de croissance économique, répondant notamment à une nouvelle demande urbaine pour des produits traditionnels sans risques sanitaires, emballés et étiquetés, avec une main d’œuvre salariée et un recrutement de personnel pour la vente, la gestion et la conduite des machines. Elles sont souvent créées par d’anciens salariés ou par des groupements féminins.

- Entreprises artisanales de prestations de services, nombreuses en milieu urbain, elles proposent aux micro-entreprises ou aux ménages la mécanisation d’une opération de mouture, décorticage, râpage…, importante pour l’augmentation de la valeur ajoutée et la réduction du temps et de la pénibilité de la transformation domestique. Ces entreprises sont très présentes dans le secteur de la mouture des grains (mil au Sénégal, mais au Cameroun) et dans le décorticage (riz dans les 4 pays).

- Micro-entreprises de petite taille (souvent individuelles), très nombreuses, économiquement et stratégiquement importantes (approvisionnement des villes/marché de masse, auto-emplois et revenus directs, valorisation de la production locale). Cependant les bailleurs considèrent souvent que l’intervention sur le secteur est difficile du fait du manque de structuration et du grand nombre d’unités.

L’artisanat alimentaire représente plusieurs milliers de personnes (souvent des femmes) dans les filières céréales, tubercules, fruits en milieu urbain, et des activités saisonnières dans les villages (beurre de karité, huile, riz étuvé,…).

Lire la note dans son intégralité, 5 pages, 800 Ko.

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