Exploitation familiale /Repères

Quelques repères pour cerner la spécificité et les différentes dimensions de ce que l’on appelle une « exploitation familiale ».

Cette note est tirée d’un document de l’Association pour la Promotion de l’Elevage au Sahel et en Savane (APESS) intitulé « Ce qu’ont appris les exploitation familiales des membres de l’APESS » rédigé par Loïc Barbedette en mars 2013.

L’APESS a été créée en 1989 au Burkina Faso après quatre ans de recherche-action avec des éleveurs au lendemain des grandes sécheresses qui ont marqué les pays du Sahel. Elle a son siège à Ouagadougou où est basé son Secrétariat Général.
Elle compte 30.000 membres répartis sur 11 pays avec l’organisation suivante : le pôle Ouest couvre six pays (la Gambie, la Guinée Bissau, la Guinée, le Mali dans sa partie Ouest, la Mauritanie et le Sénégal) avec un siège à Thiès au Sénégal ; le pôle Centre-Ouest couvre quatre pays (le Bénin, le Burkina Faso, le Mali et le Niger), avec un siège à Dori au Burkina Faso ; le pôle Centre-Est couvre quatre pays (le Cameroun, le Nigeria, la République centrafricaine et le Tchad) avec un siège à Garoua au Cameroun.
L’APESS œuvre pour la rénovation de l’activité de l’élevage traditionnel et pour une meilleure implication des éleveurs dans le développement économique, politique et social des pays africains.

Le concept " d’exploitation familiale " n’est pas nouveau, mais il a longtemps été oublié au profit de ceux " d’exploitation agricole " ou " d’entreprise agricole ". Ce sont les leaders paysans qui l’ont de nouveau réutilisé à la fin des années 1990 pour défendre une vision de l’unité socio-économique de base dans le monde rural africain plus proche des réalités que celle qu’en ont les techniciens.

En effet, pour le technicien, l’exploitation c’est d’abord "pour vendre". Elle doit être bien insérée au marché, productive, compétitive, rentable : elle doit rapporter de l’argent et permettre de faire des profits. Le paysan ou l’éleveur ne regarde pas leur exploitation avec les mêmes yeux. Pour eux, cette exploitation, c’est d’abord "pour vivre". Elle doit apporter à la famille une sécurité (alimentaire, sociale), assurer sa dignité, lui apporter le bien-être, permettre de transmettre aux enfants "les vraies richesses" (jawdi men pour les éleveurs : les animaux, les connaissances, les valeurs, une culture), et donc les entretenir et les renouveler.

Au fil des observations et des recherches conduites depuis plus de dix ans sur les exploitations familiales et leurs membres par les organisations paysannes ouest-africaines, notamment dans le cadre du ROPPA, il est apparu que la vie de la famille rurale africaine à travers son exploitation familiale dépend de cinq dimensions principales.

Lire la suite, 2 pages, 384 Ko.

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