Marchés céréaliers ouest-africains

Marchés céréaliers ouest-africains : Vers une dépendance croissante aux importations ou une souveraineté alimentaire régionale ?

Auteurs : Roger Blein, consultant, Bureau Issala et Bio Goura Soulé, agro-économiste, Laboratoire d’analyse régionale et d’expertise sociale (LARES Bénin).

Cet article est tiré de la revue DEMETER 2014, publiée par le CLUB DEMETER, association créée en 1987 à l’initiative de responsables et de chefs d’entreprise des filières agricoles et agro-alimentaires. C’est un lieu de réflexions internes, d’échanges, de débats et de propositions pour anticiper et préparer les mutations à venir.

Introduction

Le marché céréalier ouest-africain est à la fois mal connu et objet de transformations majeures et rapides. Deux idées construites il y a plusieurs décennies continuent de structurer analyse et raisonnement :
- La première porte sur la dépendance croissante de la région à l’égard des importations.
- La seconde laisse à croire que les céréales produites localement sont principalement auto-consommées et que seuls 10 à 15 % de la production – soit tout de même 6 à 9 millions de tonnes à l’échelle de l’Afrique de l’Ouest ! – seraient mis en marché.

Ces deux idées méritent d’être sérieusement revisitées à la lumière des connaissances récentes. La région n’a pas sensiblement accru sa dépendance à l’égard du marché mondial depuis trente ans. Mais la structure de sa consommation diverge de la structure de sa production avec, en particulier, la place croissante du riz dans les régimes alimentaires. Les producteurs céréaliers sont désormais très insérés dans des marchés qui leur sont peu favorables.

Un diagnostic actualisé permettrait de concevoir des politiques publiques plus aptes à anticiper et à orienter les évolutions souhaitables du secteur céréalier ouest-africain. La demande céréalière régionale est appelée à doubler durant les vingt à vingt-cinq prochaines années, à s’urbaniser et à se segmenter profondément. Depuis 2008, l’Afrique de l’Ouest s’inscrit dans un nouveau contexte international qui lui ouvre de nouvelles opportunités, mais comporte aussi des risques importants en raison de la volatilité des prix, de la forte connexion des marchés régionaux avec les marchés internationaux et des concurrences tant pour l’utilisation des terres que pour la destination des produits agricoles, entre usages alimentaires et énergétiques.

Télécharger l’article sur le site du Club DEMETER Article Club DEMETER, 24 pages, 616 Ko.

- Introduction
- 1. Des marchés tirés par la demande

  • 1.1. 1980 – 2010 : les producteurs ont répondu à la croissance de la demande
  • 1.2. U n décalage croissant entre la structure de la demande et celle de l’offre
    - 2. Des producteurs très insérés dans les marchés
  • 2.1. La situation dans les régions faiblement arrosées
  • 2.2. La situation dans les régions mieux arrosées
    - 3. Les bassins d’échanges céréaliers
  • 3.1. Cinq sous-espaces marchands céréaliers en Afrique de l’ouest
  • 3.2. L e rôle majeur des marchés internationaux en termes d’ajustement du marché régional
    - 4. 2010 – 2030 : de nouvelles ruptures à l’horizon
  • 4.1. Une demande qui explose….
  • 4.2. … et se modifie en profondeur….
  • 4.3. … dans un contexte international radicalement nouveau depuis 2008 !
    - 5. La gestion de la volatilité des prix : l’enjeu majeur des prochaines années
    - 6. L es scénarios d’avenir : dépendance croissante ou souveraineté alimentaire régionale ?

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