Bonification d’intérêt pour les crédits agricoles

L’usage de la bonification d’intérêt pour les crédits agricoles

Note de débats d’Inter-réseaux Développement rural.

Présentation du RECA : Les réflexions sont engagées au Niger pour mettre en place de nouveaux mécanismes de financement de l’agriculture qui s’appuient sur le crédit et les institutions financières (banques et IMF) et comprennent une articulation crédit / subvention.

Jusqu’à présent la subvention est un mécanisme financier largement répandu et nécessaire à la mise en œuvre des politiques agricoles. Elle permet de doper l’investissement privé si elle arrive au bon moment et cible la bonne dynamique. Toutefois, les modalités actuelles de mise en œuvre de la subvention agricole présentent des limites importantes en termes d’efficacité et d’impact : les dispositifs de type « fonds régional » et les procédures qui leurs sont inhérentes, apparaissent comme des outils peu adaptés à la diversité des exploitations agricoles de petite irrigation, à impact limité dans le temps et ne permettant pas de construire dans la durée un accompagnement financier efficace des exploitations familiales. En outre, ils génèrent un effet d’aubaine peu compatible avec la dynamique économique recherchée.

Mais le constat le plus important reste le faible effet de levier de la subvention, ce qui finalement limite son effet multiplicateur (« mise à l’échelle ») et son impact sur le secteur Agricole.

Cependant, la subvention est également indispensable à l’amélioration de l’environnement des acteurs privés de la petite irrigation par le financement de projets d’infrastructures structurantes notamment portés par les communes.

Pour participer à ce véritable « tournant » concernant le financement de notre Agriculture, le RECA continue à vous proposer de partager des lectures et réflexions ayant trait à ces questions importantes de financement de l’Agriculture et des exploitations agricoles familiales.

C’est le cas avec la présentation d’une étude sur la bonification d’intérêt pour le crédit agricole.


Dans le cadre de son Groupe de travail sur le « financement de l’agriculture », Inter-réseaux Développement rural a organisé, avec l’Agence Française de Développement (AFD), un après midi de présentation et de débat autour du rapport intitulé « Etude sur l’usage de la bonification d’intérêt pour le développement des crédits agricoles » et réalisé par le bureau d’études HORUS Development Finance en 2012. Cette note reprend les éléments principaux de cette rencontre.

Points saillants qui ressortent de cette rencontre du Groupe de travail (GT) :
- la bonification des crédits à l’équipement est un outil particulièrement intéressant, notamment parce qu’il donne aux exploitations familiales une chance d’investir pour changer leur structure de production et de rendre leur exploitation plus rentable ;
- la bonification des crédits intrants semble moins intéressante pour des raisons de coûts, de difficultés de ciblage, d’effets ambigus sur le moyen terme ;
- il est fréquent que l’agriculture ne soit pas financée ; dans ce cas, la bonification n’induit pas de distorsions des marchés de financement agricole ;
- il est illusoire de croire que la bonification va inciter les institutions financières (IF) urbaines à se tourner vers l’agriculture de façon durable en l’absence d’une réelle décision stratégique dans ce sens de leur part ;
- pour être viable, la bonification doit s’appuyer sur des institutions financières existantes et efficaces, intéressées par l’agriculture ;
- il faudrait capitaliser davantage les expériences de bonification au Sud ;
- la question des coûts de la bonification, que ce soit du rapport coût/bénéfice (pourtant très difficile à mesurer au regard de la multiplicité des facteurs en jeu), ou de la soutenabilité de la dépense pour les pouvoirs publics, suscite l’intérêt de nombreux participants.
- la bonification est l’un des outils de la politique agricole et doit être articulée avec d’autres mesures, notamment d’accompagnement technique ;
- les modalités de mise en œuvre de la bonification sont déterminantes pour éviter d’éventuels effets pervers.

Lire la note de présentation et de débats de l’étude sur le site d’Inter-réeaux Dévelippement rural : 8 pages + annexes, 212 Ko (cliquer à droite)
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- Annexe 1 : retranscription de quelques expériences complémentaires partagées par certains participants.
- Annexe 2 : synthèse de l’Etude sur l’usage de la bonification d’intérêt pour le développement des crédits agricoles, Horus, Paris, 2012, 216 p.

Egalement disponible sur le site Inter-réseaux l’étude complète du cabinet Horus.

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