Crédit à l’agriculture /FARM

Le crédit à l’agriculture, un outil clé du développement agricole.

Rédaction : Audrey Brulé-Françoise, Caroline Rozières et Claude Torre, AFD ; Bernard Fouquet, consultant ; Benoît Faivre-Dupaigre et Marie-José Neveu Tafforeau, FARM.

Le développement des pays du Sud, pour être socialement équilibré et durable, doit s’appuyer sur un secteur agricole fort. Or l’agriculture est une industrie gourmande en capitaux, dont la croissance exige une offre adéquate de crédit.
Un système performant de prêts à l’agriculture est un ingrédient indispensable d’un appui complet au secteur. Il constitue une pièce maîtresse d’un « écosystème » du développement agricole, couvrant toutes ses dimensions technique, commerciale et financière.

Si les institutions financières rencontrent de multiples difficultés à financer l’agriculture, il existe cependant des solutions innovantes permettant de les dépasser grâce à des procédures, des outils ou des partenariats appropriés. Assurer les agriculteurs contre les dommages liés aux aléas climatiques est une voie prometteuse, mais qui suppose que soient disponibles des produits assurantiels efficaces et d’un prix abordable. L’Etat joue un rôle crucial en matière de gestion des risques, notamment en définissant un environnement réglementaire propice et en fournissant les incitations nécessaires pour remédier aux défaillances de marché et encourager la production de biens publics. L’enjeu majeur est de favoriser l’accès au crédit des petites exploitations les plus vulnérables et qui ne sont pas en mesure d’investir à hauteur de leurs besoins.

- Introduction
- La nécessité d’un écosystème de services adaptés et d’une adéquation de l’offre et de la demande de crédit
- Comment mettre en œuvre une gestion efficace des risques sur les prêts agricoles ?
- Les outils de gestion des risques
- Une voie prometteuse : le financement des chaînes de valeur agricoles
- Innover pour réduire les coûts d’intermédiation
- Prendre en compte les nouvelles exigences du développement durable
- Le rôle crucial de l’Etat
- Conclusion

Le crédit est une composante essentielle du développement de l’agriculture. […] De nombreuses innovations en matière d’utilisation des nouvelles technologies, d’organisation, de management, de gestion des risques, etc. sont aujourd’hui mises en œuvre par des institutions financières en Afrique, au Maghreb et dans les Caraïbes. Ces expériences montrent que l’octroi de crédit en quantité et dans des conditions adéquates permet aux agriculteurs non seulement d’accroître leur revenu mais aussi de s’orienter vers des pratiques plus durables et de contribuer ainsi à la lutte contre le changement climatique ou la conservation de la biodiversité, sachant que ces pratiques ont également un effet positif sur la fertilité du sol.

Enfin, si le crédit est un outil majeur de modernisation des exploitations, grâce auquel elles sont capables de se couvrir contre les chocs, investir et innover, il ne peut croître que si les institutions financières ont elles-mêmes la capacité de se prémunir contre les risques de défaillance associés en particulier aux petits producteurs. Les assurances indicielles climatiques et les fonds de garantie constituent des voies prometteuses pour protéger à la fois le revenu des agriculteurs et le portefeuille des institutions financières, à condition qu’elles soient techniquement fiables et d’un prix abordable.

Le crédit est donc un allié de la puissance publique dans son rôle régulateur pour créer un environnement favorable à l’épanouissement de l’activité agricole. Mais il doit s’adosser à un écosystème stable et prévisible que seule peut garantir une gouvernance publique saine et avisée.

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FARM : Fondée en 2005 par des acteurs publics et privés, et reconnue d’utilité publique par décret du 20 février 2006, la Fondation pour l’agriculture et la ruralité dans le monde a pour objectif de contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire, la création d’emplois et la réduction de la pauvreté rurale.

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