Suivi de demi-lunes forestières dans la commune de Guéladio : la nécessité de changer de pratiques pour améliorer les résultats.
Rédaction équipe technique RECA
Une note de travail sert à présenter un cas et à poser des questions. Cette note est écrite après des visites sur plusieurs sites de récupération des terres de la commune de Guéladio, visites réalisées entre 2012 et 2016. La commune de Guéladio se situe dans la région de Tillabéri, sur la piste qui relie Say à Kobadjé.
1. Le site de Barkéwa / Des demi-lunes forestières réalisées en 2012
En août 2016, il n’y a plus de relief du tout. Les demi-lunes ont disparu et le plateau est redevenu pratiquement à la situation de départ. La place du fossé des ex demi-lunes est indiquée par des plants chétifs de Sida cordifolia.
Comme la plantation de Sida cordifolia n’est pas vraiment un objectif de récupération des terres, on peut estimer que cet aménagement est un échec avec un impact nul en termes de revégétalisation (c’étaient des demi-lunes forestières) et de récupération des terres.
Quelles auraient pu être les alternatives ?
2. Un second site à proximité avec les mêmes options par le même opérateur
A quelques km du premier site, la même ONG a refait le même aménagement, avec le même type de demi-lunes forestières et toujours une plantation de gommiers. Cependant le fossé des demi-lunes était un peu plus profond.
Août 2016, soit deux saisons des pluies après, donc la troisième saison des pluies, 40% des gommiers ont survécu, mais ils sont broutés régulièrement et ne dépassent pas 10 à 20 cm. Trois ans après, il n’y a pas de résultats visibles en termes de plantation.
D’autres options ?
3. Un nouveau site avec le même modèle technique en 2016
Ce troisième site est à 2 km du premier, toujours au bord de la piste. Il a fait l’objet de la confection du même modèle de DL forestière que le premier, avec petit bourrelet et petit fossé.
4. La protection des terres permettrait d’éviter d’avoir à les récupérer
En conclusion :
L’équipe du RECA reste persuadé que chaque site sélectionné pour une opération dite de récupération devrait être l’objet d’une étude préalable pour déterminer sa vocation, son statut foncier, le modèle d’aménagement, les végétaux à planter, les caractéristiques des ouvrages prenant en compte la nature du sol, la pression des animaux, les priorités ou les préoccupations des riverains et de la population concernée. Il ne faut pas rester sur un modèle mais chercher à s’adapter au terrain et à son environnement.
Cette étude devrait associer des personnes ayant une expérience concrète en matière d’aménagements de sites et une bonne expérience dans le suivi.
Pour la commune de Guéladio, il serait intéressant de faire une journée bilan des expériences de la commune avec la mairie, des membres des communautés concernées, les services techniques et les opérateurs pour faire le tour des sites de récupération et tirer les enseignements nécessaires. Cette journée bilan pourrait être animée par une personne ressource.
Pour le moment, les résultats ne sont pas à la hauteur des défis et des espérances par rapport à la protection des ressources naturelles.
Lire l’intégralité de la note, 8 pages, 24 photos, 2,5 Mo.