Pastoralisme /Note de plaidoyer

L’élevage pastoral au Sahel et en Afrique de l’Ouest : 5 idées reçues à l’épreuve des faits

Rédaction : Inter-réseaux / Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel

L’élevage est mobile dans toute l’Afrique de l’ouest

La mobilité des animaux, qui peut porter sur de grandes comme de petites distances, existe dans quasiment tous les systèmes d’élevage de l’Afrique de l’Ouest, même sédentaires. L’existence de vastes zones semi-arides fait qu’il est très difficile d’envisager l’élevage sans mobilité. Le cloisonnement des animaux dans des élevages péri-urbains ou des ranchs reste de plus marginal. Dans les zones méridionales des pays sahéliens et dans les États côtiers, où les cheptels sont en pleine croissance, les animaux partent aussi en transhumance.

De plus en plus, les agriculteurs intègrent des animaux dans leur système de production. Ces animaux partent en transhumance, pendant plusieurs mois et sur de longues distances. Parallèlement, les familles d’éleveurs ont tendance à se sédentariser sans pour autant modifier la mobilité des troupeaux. Cette sédentarisation partielle facilite l’accès des familles aux soins, à l’école, au ravitaillement et à la vie politique du pays. En se sédentarisant, les familles développent pour la plupart des activités agricoles.

L’agropastoralisme et l’agro-élevage dominent donc largement dans toute la région.

Au Niger, 60% du cheptel appartient aux agro-éleveurs et aux agropasteurs vivant dans le sud du pays.

Contrairement à une idée largement répandue, l’élevage mobile est plus productif que l’élevage sédentarisé en Afrique de l’Ouest. Et plus il est mobile, plus il est productif ! La productivité à l’hectare des systèmes mobiles est même supérieure à celle du ranching aux États-Unis ou en Australie.

Contrairement à des idées reçues, ce document fait ressortir les aspects suivants :
- l’élevage mobile est plus productif que l’élevage sédentarisé dans les pays ouest africains en particulier le Niger ;
- la mobilité constitue un élément essentiel de la productivité des troupeaux car en se déplaçant, les animaux sélectionnent les aliments dont ils ont besoin ;
- l’élevage mobile est moins polluant que l’élevage sédentaire.
- l’élevage mobile est une activité économique importante pour les pays d’Afrique de l’Ouest. A titre d’exemple, elle contribue à hauteur de 15% du PIB national au Niger, au Burkina Faso et au Mali ;
- l’élevage mobile contribue à l’intégration des territoires dans la sous régions ouest-africaine.

Quels défis pour demain ?
- une augmentation des pressions autour des ressources ;
- une forte hausse de la demande en produits de l’élevage ;
- une augmentation des risques climatiques.

Il est difficile de prévoir avec exactitude les impacts des changements climatiques en Afrique de l’Ouest mais les modèles s’accordent sur le risque d’une fréquence plus grande des phénomènes climatiques extrêmes (sécheresses, fortes pluies, inondations).

La vulnérabilité des populations agropastorales est d’autant plus forte que la mortalité du cheptel a un impact sur plusieurs années. Reconstituer un cheptel prend du temps ; à partir d’un certain seuil de perte, ce n’est plus possible. Il est possible de prévenir et surtout de gérer ces risques, en développant des systèmes d’information sur les conditions météorologiques et fourragères accessibles aux éleveurs ainsi que des filets sociaux adaptés aux éleveurs mobiles (assurances du bétail, réserves d’aliment bétail, systèmes de reconstitution des cheptels...).

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