Pratiques d’élevage et indicateurs morphométriques de performance laitière chez les éleveurs de bovins Kouri au Niger.
Ibrahim Adamou Karimou (1), (2), Moumouni Issa (3), Harouna Abdou (4), Souleymane Malam Bako (5), Hamani Marichatou (2)
(1) Département des productions animales, Institut national de la recherche agronomique, BP 429, Niamey, Niger / (2) Faculté des sciences agronomiques, Université Abdou Moumouni, Niamey, Niger / (3) Faculté des sciences et techniques, Université Abdou Moumouni, Niamey, Niger / (4) Faculté des sciences agronomiques, Université de Tillabery, Tillabery, Niger / (5) Centre de multiplication du bétail, Niamey, Niger.
Dans la région de Diffa au Niger, une enquête a été conduite dans 140 exploitations, afin d’analyser les pratiques d’élevage et les performances laitières des bovins de race Kouri.
Par ailleurs, les traits morphométriques indicateurs de performance laitière chez les éleveurs ont été documentés. Les éleveurs étaient des sédentaires et les troupeaux de taille moyenne pour la majorité (36 ± 30 têtes par exploitation).
Chez les vaches ayant eu les plus récentes lactations complètes, la production laitière par vache a été en moyenne de 2,7 ± 1,4 litres par jour pour une durée moyenne de lactation de 7,2 ± 2,8 mois. Chez les vaches considérées comme les meilleures laitières, la production de lait par vache a été de 4,2 ± 1,5 litres par jour pour une durée moyenne de lactation de 8,9 ± 2,7 mois.
Bien que les pratiques d’élevage aient été similaires pour de nombreux aspects parmi les différents groupes ethniques, les critères morphométriques de sélection des vaches laitières de race Kouri ont varié selon l’appartenance ethnique. Les caractéristiques phénotypiques ainsi associées à la race Kouri dans les groupes ethniques identifiés étaient principalement la longueur du bassin, la largeur du poitrail, la longueur des trayons, la hauteur au garrot et la longueur de la queue. Il est important de tenir compte du savoir endogène en matière d’amélioration génétique, car les paramètres morphométriques identifiés dans cette étude comme indicateurs de performance ne faisaient pas l’unanimité au sein des groupes ethniques.
L’élevage de Kouri était pratiqué surtout par les Boudouma (70 %), ce qui est historiquement classique (Bourzat et al., 1992). Cependant, l’implication des Kanouri (21,4 %) et des Peuhls (8,6 %) montre l’intérêt croissant des autres groupes ethniques pour cette race en raison principalement de sa fertilité et de ses bonnes performances laitières. En effet, la production laitière de la vache Kouri évaluée lors de cette étude a été supérieure à celle des races locales, zébus Arabes et M’Bororo, élevées en milieu traditionnel dans la zone, qui produiraient deux litres par jour en période de pointe (Koussou, 2008 ; ME, 2003). Il en est de même pour la durée de lactation.
Cependant, des classifications plus répandues, comme celles de Payne et Hodges (1997), et de (Vias et al., 2003), soutiennent que l’Azawak est la meilleure, viennent ensuite les races Djelli et M’Bororo. Un suivi plus complet des performances de ces races, dans des conditions d’élevage similaires, est nécessaire pour apporter des réponses définitives à ces classements. Les variations de la production laitière de la Kouri selon le rang de lactation, avec un pic à la troisième lactation, étaient conformes aux observations de Queval et al. (1971) en milieu naturel non contrôlé du lac Tchad.
Lire la totalité des résultats de l’étude sur la Kouri, 8 pages, 639 Ko.
Pour citer cet article : Adamou Karimou I., Issa M., Abdou H., Malam Bako S., Marichatou H., 2017. Breeding practices and morphometric indicators of the dairy performance of Kouri cattle