Rôle des interprofessions

Rôle des interprofessions dans l’alimentation des marches urbains.

Synthèse de la capitalisation sur les interprofessions / Inter-réseaux Développement rural et Lares / Février 2019.

Le présent document porte sur la synthèse de capitalisation des expériences des organisations interprofessionnelles (OIP) en Afrique de l’ouest. Il vise à documenter les initiatives développées par les interprofessions, contribuant à une régulation concertée des marchés agricoles et au renforcement du positionnement des agriculteurs familiaux et des consommateurs urbains sur les filières. Les interprofessions peuvent contribuer à réguler le marché, en atténuant les chocs dus notamment aux fluctuations des prix.

Dans la plupart des cas, il y a encore beaucoup de chemin à faire entre la situation actuelle des organisations interprofessionnelles et l’objectif d’autonomie et de professionnalisation accrue des filières envisagé. La plupart des organisations sont encore fragiles. Aujourd’hui, subsistent les mêmes enjeux qu’il y a dix ans tant pour les anciennes OIP que pour celles qui ont été créées récemment. On assiste à un immobilisme et la dynamique envisagée peine à prendre. Au regard de cette situation, il parait important de travailler sur les déterminants de la durabilité avec des mesures d’accompagnement à l’émergence des filières locales.

L’Afrique de l’Ouest a enregistré au cours des vingt dernières années, la montée en puissance d’organisations socio-professionnelles, tant au niveau des pays, qu’au niveau régional. Certains États se sont vivement intéressés aux OIP, au point de les inclure dans des orientations plus générales de développement et de régulation des filières. Les lois d’orientations agricoles promulguées au Sénégal (en 2004) et au Mali (en 2006) par exemple, prévoient de confier aux OIP un rôle important dans la régulation des marchés (gestion de l’offre, gestion des marchés et pilotage des filières). Dans le cadre de l’opérationnalisation de l’axe 1 de la Politique agricole de l’union (PAU) de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), l’appui aux initiatives de constitution de cadres associatifs professionnels a été proposé par le schéma directeur comme condition indispensable à la réussite des plans d’actions des filières. Depuis 2012, la CEDEAO, en ce qui la concerne, a engagé un processus sur la mise en place d’un cadre harmonisé de développement de l’interprofession agricole régionale, dans le cadre de la promotion des chaînes de valeur. Elle a piloté le développement des chaînes de valeur à l’échelle régionale pour les produits à fort courants d’échanges entre les pays sahéliens et côtiers : maïs, bétail, etc. D’ores et déjà, elle appuie le développement institutionnel de certaines interprofessions, notamment le Réseau ouest-africain des céréaliers (ROAC).

Au Niger, le Gouvernement nigérien, réuni en Conseil des Ministres le 27 octobre 2017, a examiné et adopté un projet de loi portant régime des Organisations Interprofessionnelles Agricoles du Niger. La loi ainsi adoptée détermine le cadre juridique dans lequel les organisations interprofessionnelles agricoles du Niger vont exercer leurs activités. Cette loi a complété et précisé certaines dispositions de l’Acte uniforme relatif au Droit des Sociétés coopératives de l’OHADA, notamment les facilités d’enregistrement qui leur sont accordées, avant d’adopter les statuts types des Sociétés coopératives pour également les conformer à l’Acte uniforme relatif au Droit des Sociétés coopératives de l’OHADA. Cette réglementation des organisations interprofessionnelles agricoles, vise à renforcer la capacité des acteurs concernés afin qu’ils puissent faire la promotion des produits d’origine nigérienne très compétitifs sur les marchés et de mettre en œuvre les activités de certains projets et programmes de développement financés par les partenaires du Niger.

Cliquer ici pour télécharger le rapport sur le site d’Inter-réseaux Développement rural (25 pages, 900 Ko).

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