Diversité des pesticides et leur utilisation dans la lutte contre les ennemis des cultures maraichères dans la zone périurbaine de Niamey, Niger.
Sayada Adamou BAFADA (1), Moumouni Dan Mairo ADAMOU (1), Haougui ADAMOU (2), Bibata ALI (2,3), Aissa KIMBA (3) et Patrick DELMAS (3)
(1) Faculté des Sciences Agronomiques, Université de Tahoua, Niger, (2) Institut National de la Recherche Agronomique du Niger (INRAN), (3) Réseau National des Chambres d’Agriculture du Niger (RECA).
Les cultures horticoles, constituent un des maillons importants de l’agriculture nigérienne. Leur importance s’est surtout accrue à partir de 1984, l’année du lancement de la campagne dite de « cultures de contre saison ». Mais malgré cela, peu d’intérêt a été accordé à la lutte contre leurs bio-agresseurs. Pourtant, ces cultures subissent une forte pression parasitaire entrainant parfois l’échec de certaines cultures. Le cortège parasitaire est composé de ravageurs (insectes, acariens, nématodes, rongeurs, etc.), d’agents de maladies (champignons, bactéries, virus) et de mauvaises herbes. Pour minimiser l’impact de ces ennemis des cultures sur la production horticole, les producteurs nigériens font le plus souvent recours aux pesticides de synthèse dont certains sont d’origine douteuse.
Pour appréhender la problématique d’utilisation de ces pesticides, une enquête a été menée dans la zone périurbaine de Niamey auprès des producteurs et des vendeurs de pesticides sur les modes d’utilisation de ces produits, la nature des pesticides utilisés, et leur conservation, etc. Cette enquête était basée sur un questionnaire administré à des groupements de producteurs ou des producteurs individuels.
Les résultats révèlent que 68 formulations de pesticides existent sur les 5 sites maraichers de la zone périurbaine de Niamey et chez les principaux commerçants de la ville de Niamey. Ces formulations sont à base de 30 matières actives dont 5 sont interdites par le comité sahélien des pesticides (CSP). Seuls 35 % des formulations sont autorisés de vente au Niger et dans l’espace sahélien. Les insecticides à ceux seuls représentent 72 % des pesticides recensés sur le terrain. Les familles chimiques les plus utilisées sont les pyréthrinoïdes (51 %), suivis des organophosphorés (28 %) et des avermectines (21 %). Près de la moitié des producteurs (49 %) appliquent les pesticides sans aucune protection. Ce qui constitue un danger aussi bien pour les producteurs que pour l’environnement.
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Afrique SCIENCE 15(6) (2019) 374 - 383 374
ISSN 1813-548X, http://www.afriquescience.net