Effets du ramassage des fourrages sur l’environnement

Effets du ramassage des fourrages sur l’environnement et sur les activités agro-sylvo-pastorales et commerciales dans les régions sahéliennes au Niger.

Abdou DAN GOMMA (1), Salissou ISSA (1), Tidjani ABASSE1, Maxim BANOIN (2) et
Eva SCHLECHT (3) / (1) Institut National de la Recherche Agronomique du Niger (INRAN) ; (2) Université Abdou Moumouni de Niamey, Niger ; (3) University of Kassel and Georg-August University, Mönchebergstraße 19, 34125 Kassel, Allemagne
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Au Sahel, pour répondre à la demande croissante en produits animaux, les éleveurs utilisent essentiellement les fourrages naturels sur pieds et récoltés. Cette pratique affecte surtout les écosystèmes péri-urbains. La présente étude vise à évaluer les effets visibles du prélèvement des fourrages sur l’environnement et sur les activités rurales en zones périurbaines. Une enquête de perception des populations sur les effets de la collecte de paille, conjuguée à la mesure de la matière organique, à l’inventaire forestier, au comptage de surfaces dénudées et de ravins sur un hectare en deux répétions, a été réalisée dans les sites de collecte de 12 villages des régions de Maradi et Tillabéry.

La plupart des espèces fourragères naturelles sont menacées de disparition du fait de leur surexploitation, leur récolte avant la maturité et l’exportation de leurs semences. Cette étude a mis en exergue l’exploitation minière des terres, qui en les dépouillant de leur litière les empêche de remplir leurs fonctions de support pour les plantes, de réservoir d’eau et des éléments nutritifs. La collecte des fourrages dans les différents sites, bien qu’elle génère de revenu à ses acteurs, prive les sols de leur matière organique qui les enrichit et les protège contre la dégradation due aux facteurs climatiques et anthropiques. Ce travail a montré que la dégradation des terres et la perte de la biodiversité végétale sont plus accentuées en zone périurbaine de Niamey qu’à Maradi. La dégradation des terres réduit la productivité agricole, pastorale et agro forestière, exposant ainsi la population et le cheptel à l’insécurité alimentaire. La surexploitation des ressources fourragères dans les terroirs villageois, accentue la désertification, la perte de la biodiversité végétale et le déficit fourrager chronique qui réduit la productivité des animaux.

Télécharger l’étude, 13 pages, 777 Ko.

Remerciements : Les auteurs tiennent à remercier vivement le Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO/WAAPP) pour son appui financier pour la réalisation de la présente étude.

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