CDV Oignon Niger

Étude sur la chaîne de valeur oignon au Niger.

Réalisation : Matteo Pietro Cortese et Moussa Seini (FAO) / Poorva Karkare et Jeske van Seters (European Centre for Development Policy Management – ecdpm)

Projet AgrInvest - Systèmes alimentaires – FAO

La filière oignon au Niger a une longue histoire, qui remonte au XVIIe siècle. Compte tenu du contexte du pays, qui est majoritairement agricole, la production d’oignons est devenue une activité traditionnelle dont les pratiques, y compris la production de semences, sont transmises de génération en génération. Le Niger est le premier exportateur d’oignons d’Afrique de l’Ouest, oignons particulièrement appréciés pour leur goût piquant et leurs qualités culinaires. Des routes commerciales ont été établies au fil des ans, grâce à des réseaux sociaux et des contacts solides.

Selon les données du Ministère de l’agriculture et de l’élevage (MAG/EL) on passe d’une production nationale de 592 725 tonnes d’oignon au cours de la campagne agricole 2011-2012 (sur une superficie de 17 346 ha) à 1 212 279 tonnes au cours de la campagne agricole 2019-2020 (sur une superficie de 33 966 ha), avec des rendements moyens qui dépassent les 35 tonnes/ha en 2020. Cependant, selon plusieurs parties prenantes ces chiffres sont surestimés. Selon eux, en effet, le rendement moyen ne dépasserait pas les 20 à 25 tonnes/ha.

De même, le niveau de la consommation moyenne d’oignons n’est pas clair non plus, avec des estimations qui donnent 3,3 kg/habitant/an en zone urbaine et 1,1 kg/ habitant/an en zone rurale et d’autres estimations s’élevant à 16 kg/habitant/an. Néanmoins, après les échanges avec les principales parties prenantes, l’estimation d’une consommation de 16 kg/habitant/an semble être réaliste. Pour les exportations, plusieurs sources indiquent que la quantité d’oignon exportée est beaucoup plus importante que la quantité consommée. Même si cela n’est pas contesté, il y a une incertitude quant à l’échelle. Malgré les efforts à formaliser la commercialisation de l’oignon à travers des comptoirs, en pratique, le commerce informel transfrontalier est répandu. Il semble donc y avoir un problème de fiabilité des chiffres officiels des exportations du pays vers la sous-région. Une limite de la présente étude est de n’avoir pas pu éclaircir certains écarts quant aux données sur la production, sur la consommation et sur la commercialisation de l’oignon nigérien. Cela dépasse le cadre de ce rapport.

Pour ce qui concerne les principaux goulots d’étranglements de la chaîne de valeur oignon au Niger, l’étude identifie en particulier : les difficultés d’accès à la terre ; les difficultés d’irrigation ; la non disponibilité de semences de qualité en quantités suffisantes et au bon moment ; des intrants pas toujours adaptés aux besoins ; des difficultés de transport ; des difficultés dans la formalisation des transactions commerciales ; la faiblesse dans la maîtrise des techniques de production ; le bradage des récoltes ; la faiblesses d’accès aux financements ; de faibles synergie et coordination entre les différentes parties prenantes. L’étude s’est focalisée en particulier sur l’identification de pistes de solutions possibles et opportunités d’investissements concernant ces quatre derniers points.

En conclusion, on retient que la filière oignon au Niger est dynamique et bien organisée, même si elle fonctionne en grande partie de façon informelle. Néanmoins, la filière est constituée par des acteurs qui présentent souvent des faiblesses institutionnelles, y compris des efforts dispersés et un manque de synergie. La solution pour venir à bout des principaux goulots d’étranglement de la chaîne de valeur requiert en premier lieu un dialogue et une coopération continue entre les différents acteurs, contribuant ainsi à un écosystème favorable aux investissements publics et privés et au développement durable de la filière.

Télécharger l’étude chaine de valeur oignon Niger, 89 pages, 2,7 Mo.

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