Genre et terre Niger

« Genre et terre » / Extrait du Profil national genre des secteurs de l’agriculture et du développement rural – Niger.

FAO et Commission de la CEDEAO / 2022 - 5 pages.

La FAO et la Commission de la CEDEAO ont commandité une évaluation genre des secteurs de l’agriculture et du développement rural au Niger. Le rapport est structuré en huit parties. Cette note reprend la section « Genre et terre », inclue dans la quatrième partie faisant un examen du genre dans les différents sous-secteurs ruraux et agricoles (page 35 du document).

Etant le premier facteur de production agricole, la terre agricole est de plus en plus au centre de la problématique de la production agropastorale avec la forte pression démographique, l’urbanisation et la dégradation des sols. Depuis des temps mémoriaux, l’accès à la terre est une question fondamentale pour toutes les sociétés agropastorales.

La superficie totale destinée à la production agricole au Niger est utilisée à 95% par des chefs de ménage hommes et à 5% par des chefs de ménage femmes. Dans l’organisation familiale agricole, en dehors du champ collectif, le gandu, le chef de ménage (en général l’homme) prête un lopin de terre (gamana) à son ou ses épouses pour l’exploiter et décider du choix des cultures.

Le foncier est en pleine mutation à cause de l’indisponibilité progressive des terres vacantes et de la poussée démographique et, par conséquent, les femmes en sont les premières victimes. Elles sont dépossédées de leur droit naturel d’accès au motif d’arguments islamo-coutumiers selon lesquels la femme (épouse, sœur) reste sous la tutelle de l’homme qui doit prendre en charge ses besoins alimentaires voire monétaires – dans ce cas elle n’est pas obligée d’avoir et de cultiver son propre lopin de terre. A l’opposé, les lois islamiques (Coran, 4:1, Coran verset 11, 12 et 176 sourate) soulignent que la femme a droit à l’héritage des biens meubles et immeubles, notamment la terre, même si, selon le droit musulman, elle n’a droit qu’à la moitié de la part de l’homme. La proportion des femmes travaillant dans l’agriculture est passée de 40% en 2006 à 11% en 2012, illustrant ainsi la déféminisation de l’agriculture.

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