Analyse CDV Niébé

Analyse prospective de la chaîne de valeur niébé au Niger 2021-2030.

Réalisation SOFRECO / Editeur Haut Commissariat à l’Initiative 3N – Union européenne / Juin 2022.

En adoptant l’approche des chaines de valeur durable, cette étude a pour objectif de conduire une analyse prospective et de dégager des stratégies pour une transformation de la filière niébé au Niger. Ainsi, il s’agit spécifiquement d’évaluer l’impact socio-économique (c’est-à-dire sur le revenu, la valeur ajoutée et l’emploi) et environnemental (c’est à dire sur la mitigation et la résilience climatique) en situation actuelle (2020) et dans un scénario 2020-2030.

Le niébé est une denrée importante de base dans toute l’Afrique subsaharienne, particulièrement dans les savanes arides de l’Afrique de l’Ouest. Ses graines représentent une précieuse source de protéines végétales, de vitamines et de revenus pour l’homme, et ses fanes et cosses un excellent fourrage pour les animaux. Par ailleurs le niébé est très résistant à la sècheresse (plus que le mil et le sorgho) et un bon fixateur d’azote aérien, ce qui en fait un bon partenaire pour la culture en association avec le mil ou le sorgho telle qu’elle est pratiquée majoritairement au Niger.

On remarque depuis l’an 2000 une forte croissance de la consommation de légumineuses dans plusieurs pays de la région, notamment le Nigeria, le Niger, le Mali, le Burkina Faso et le Bénin. Parmi ces légumineuses, le niébé arrive de loin en tête par ordre d’importance. L’Afrique de l’Ouest et du Centre représente environ 80% de la superficie récoltée de niébé dans le monde, le Nigeria étant le plus grand producteur de niébé dans le monde mais également le plus grand importateur. Le Niger est le deuxième plus grand producteur au monde.

La production du niébé grain, au cours de la campagne 2020, est d’environ 2,6 millions de tonnes réalisées par plus de 2 millions de producteurs sur une superficie évaluée à 5 720 000 ha. La croissance moyenne annuelle de 2010 à 2020 est de 7%. Cet accroissement s’explique par l’importance croissante donnée à cette culture qui est devenue une importante culture de rente pour les producteurs. En revanche, l’année 2021 a été désastreuse, suite au déficit de pluies et à la sécheresse induite en fin de campagnes, et aux fortes attaques de ravageurs durant la même période.

Dans sa globalité, la chaîne de valeur paraît en 2020 comme une méga chaîne avec une valeur ajoutée de plus 1,7 milliards € [1 115 milliards de F.CFA] qui représente plus de 14% du PIB. Cette chaîne de valeur génère l’équivalent de plus de 840 000 emplois à temps plein (plus de 210 millions de jours de travail/an). Les sous-produits de la production de niébé comprenant les bottes de fanes et les cosses en sacs participent à cette valeur ajoutée au niveau des producteurs à hauteur de plus de 775 millions € [soit 508 milliards de F.CFA].

Attention ce montant de la valeur ajoutée comprend la valorisation de la totalité de la production avec l’autoconsommation (estimée à 20%), la mise sur le marché domestique (40%) et les exportations (estimée à 40%), plus les sous-produits de la production de niébé comprenant les bottes de fanes et les cosses en sacs (autoconsommés et commercialisés) qui participent à cette valeur ajoutée à hauteur de 46% du total de la valeur ajoutée.

Il y a assez peu de groupements de producteurs de niébé, la plupart d’entre eux opérant de façon individuelle. Les rares groupements sont chapeautés par des fédérations plus généralistes dont les plus importantes sont la Fédération des Unions de Groupements Paysans du Niger Mooriben (FUGPN Mooriben), la Fédération des Unions de producteurs de Maradi Gaskiya (FUMA Gaskiya) et la Fédération des Unions des OPA du Niger (FUOPAN Sa’a). L’interprofession de la Filière Niébé (IPFN-Inganci-Wake) a été créée en 2013 mais n’a pas encore d’existence légale car le décret d’application de la loi portant sa création (datant de 2018) n’a pas encore été signé.

Télécharger l’étude CDV Niébé, 140 pages, 2,7 Mo.

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