Bulletin trimestriel sur la veille informative et d’alerte sur les conditions des ménages pastoraux et agropastoraux.

Réseau Billital Maroobé / Mars - Avril 2025.

Le système de veille pastorale, mis en place par le Réseau Billital Maroobè (RBM) et Action Contre la Faim (ACF) avec l’appui des partenaires techniques et financiers, s’appuie sur l’optimisation des dispositifs existants (veille informative, alerte et prévention des conflits, comptage et cartographie des mouvements de transhumance) établis par les organisations pastorales, en s’appuyant sur un réseau d’informateurs clefs. Les différents systèmes d’information permettent de fournir périodiquement : (i) des alertes en cas de catastrophes, de conflits ou de menaces ; (ii) des informations sur la situation des ménages pastoraux, la disponibilité de la ressources naturelles (eau et pâturages) ; le fonctionnement des marchés et l’appui reçu par le secteur ; (iii) une cartographie des éleveurs et des animaux bloqués dans les pays situés dans la partie Sud de l’Afrique de l’Ouest (Côte d’Ivoire) en raison de mesures politiques ; (iv) l’identification des points de regroupement des troupeaux confrontés à la restriction de la mobilité ; et (v) la cartographie des mouvements des éleveurs le long du couloir central de transhumance, afin de mieux comprendre la dynamique et les caractéristiques des déplacements internes (nationaux) et transfrontaliers.

Faits saillants :
 Une saison sèche prolongée et pic de la période de soudure atteint dans plusieurs zones et entrainant une aggravation préoccupante de la dégradation des pâturages dans le Sahel central, la réduction de la disponibilité en eau d’abreuvement et des feux de brousse ;
 Une intensification des flux transfrontaliers de transhumance au Sahel où des milliers d’éleveurs et leurs troupeaux se dirigeaient vers le Niger et le Mali, fuyant une insécurité persistante et une sécheresse persistante ;
 Conflits autour des points d’eau résiduels, devenus des enjeux de survie. Et des affrontements localisés, parfois meurtriers, ont éclaté entre éleveurs et agriculteurs pour le contrôle de ces ressources vitales ;
 Malgré la raréfaction des ressources, les troupeaux affichent un état corporel globalement passable, résultat de stratégies pastorales innovantes. Les éleveurs ont optimisé l’utilisation des ressources restantes grâce à une rotation intelligente des parcours et à l’intégration de fourrages d’appoint, démontrant une capacité à s’adapter aux contraintes environnementales ;
 Persistance des conflits agro-pastoraux dans le Sahel central en raison de la compétition pour l’accès aux ressources vitales, eau et pâturages ;
 Allongement des distances toujours plus longues pour abreuver les troupeaux, itinéraires sur lesquels les éleveurs se heurtent désormais à des checkpoints illégaux et à des attaques organisées le long des corridors de transhumance ;
 Recrudescence des vols de bétail dans le Sahel central, frappant de plein fouet les régions de Tillabéri (Niger) et du Sahel burkinabè ;
 Une légère amélioration des termes de l’échange (+10% dans certaines zones) a permis aux éleveurs d’acquérir davantage de céréales contre un animal, renforçant leur sécurité alimentaire.

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