CRA Diffa /filière pêche

La Chambre Régionale d’Agriculture de Diffa se préoccupe de la pêche.

La pêche est une activité économique très importante dans la région de Diffa. C’est pourquoi la Chambre Régionale d’Agriculture de Diffa a commencé à travailler avec les pêcheurs de cette région, afin de leur permettre de présenter des microprojets individuels ou collectifs pour améliorer leurs activités. Ces appuis sont possibles dans le cadre du Programme d’Appui au Développement rural (PASR) cofinancé par la Coopération danoise.

Les productions piscicoles de la région de Diffa proviennent essentiellement du Lac Tchad, de la rivière Komadougou Yobé, qui constitue la frontière naturelle entre le Niger et le Nigeria sur environ 150 km, de nombreuses mares semi permanentes et de quelques mares permanentes.

Si la pêche constitue une des activités importantes de la région de Diffa, elle repose exclusivement sur les ressources naturelles. En effet, la présence de poisson dépend en grande partie des inondations saisonnières de la vallée de la Komadougou et du Lac Tchad, qui favorisent la reproduction et l’empoissonnement. Ces inondations peuvent être compromises par la modification des régimes hydrologiques. C’est ce qu’a d’ailleurs connu la région de Diffa.

La pêche a connu des hauts et des bas

Du fait de la dégradation des conditions climatiques que connait la région depuis des années, les activités de la pêche ont bien failli disparaître. En effet, le retrait des eaux du Lac Tchad du territoire nigérien, suite aux sécheresses des années 1980 et l’endiguement des rivières Logone et Chari, s’est traduit par l’assèchement de la presque totalité de la partie nigérienne du Lac. La production s’est effondrée et les pêcheurs ont dû partir ou se reconvertir. Certains se sont repliés sur la Komadougou, ce qui a entraîné une surexploitation de cette rivière.
Avec la remontée des eaux du lac dans la partie nigérienne, depuis 1998, suite à la rupture des endiguements du Logone-Chari, les activités de pêche et de commercialisation du poisson ont repris rapidement.
Depuis lors, la production s’améliore d’année en année. Les pêcheurs envoient aujourd’hui des quantités importantes de poissons fumés vers le Nigeria. Estimées à moins de 1.000 tonnes en 1999, les captures de poissons frais seraient passées à environ 45.000 tonnes en 2003. Ces captures sont importantes mais varient selon l’année et l’avancée du lac sur le territoire nigérien.
Les revenus générés grâce à la pêche constituent un apport non négligeable pour l’économie régionale. Les exportations des produits halieutiques contribueraient pour 70% aux recettes douanières de la région.

La pratique de la pêche

La pêche est pratiquée à l’aide des palangres, des filets maillant, des nasses, des éperviers, des sennes, avec pour embarcations le « Goura » (une grande calebasse posée sur l’eau) ou la pirogue. Chaque communauté des pêcheurs utilise des techniques qui lui sont propres, en s’adaptant à la biologie des espèces recherchées. Dans un même village, les pêcheurs sont souvent spécialisés sur certaines technologies. Suite aux années de sécheresse il ne reste plus que trois espèces de poisson actuellement (Clarias sp, Tilapia sp et Heterotis niloticus).

Les prises sont majoritairement fumées dans des fours traditionnels et emballées dans des cartons de 40 à 65 kg. L’essentiel du poisson fumé (environ 90%) est exporté vers le Nigeria.

Cette pêche serait pratiquée par 10.000 à 15.000 pêcheurs sur le Lac Tchad et peut être un millier de pêcheurs au niveau de la Komadougou Yobé (un recensement est en cours).

La note présente également deux communautés de pêcheurs et les réflexions pour la mise en place de microprojets.

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