Poste d’un Expert pour le renforcement des activités de capitalisation, diffusion d’expériences et communication en matière de lutte contre la dégradation des terres, restauration des terres dégradées et d’adaptation au changement climatique dans le cadre du projet Enabel climat.

Appel d’offre : Expert pour le renforcement des activités de capitalisation, diffusion d’expériences et communication en matière de lutte contre la dégradation des terres, restauration des terres dégradées et d’adaptation au changement climatique

1. Contexte et justification

Le Niger a une grande expérience en matière de restauration et de récupération des terres, et dispose d’un ensemble de techniques pouvant être utilisées en fonction du terrain. La réussite des opérations de restauration s’appuie sur un choix adapté des techniques, tant dans le choix des ouvrages pour retenir l’eau que dans le choix des espèces végétales et aussi sur une préparation et une participation active des populations bénéficiaires, tant pour le choix des options que pour la gestion post aménagements. Si les opérations de restauration / récupération ont connu des succès au Niger, il existe également de nombreux échecs dus à des techniques mal adaptées ou une absence d’appropriation par les populations bénéficiaires.
Pour le RECA, il semble important d’accompagner les acteurs directs (OSC, prestataires), indirects (institutions coutumières, collectivités, services techniques) et les bénéficiaires (communautés locales constituées par des producteurs agricoles, éleveurs, porteurs d’activités connexes, …) pour assoir les bases d’une réussite et un gage de durabilité tant au niveau technique qu’au niveau de l’ingénierie sociale par la capitalisation d’expériences, leur analyse et les enseignements à prendre en compte. Pour la mise en œuvre de l’action pour le renforcement des activités de capitalisation, diffusion d’expériences et communication en matière de lutte contre la dégradation des terres, restauration des terres dégradées et d’adaptation au changement climatique, le RECA prévoit de recruter un Expert dédié au suivi des activités.
Les cibles du travail de capitalisation touchent les travaux de récupération des terres, les travaux de lutte contre la dégradation des terres et les pratiques agroécologiques se trouvant dans les départements de Loga, Doutchi et Konni, plus proches des réalités des populations cibles pour ENABEL climat.

2. Objectifs

2.1. Objectif Général

Contribuer à la vulgarisation des bonnes pratiques de lutte contre le changement climatique à travers un système digital d’information adapté aux filières cibles du projet.

2.2. Objectif spécifique

Rendre accessible les bonnes pratiques à travers la diffusion d’expériences en matière de lutte contre le changement climatique en matière de lutte contre la dégradation des terres, restauration des terres dégradées et d’adaptation au changement climatique au profit des acteurs des filières et chaines de valeur animales des régions de Dosso et Tahoua du Projet.

3. Résultats attendus

Les bonnes pratiques de lutte contre le changement climatique en matière de lutte contre la dégradation des terres, restauration des terres dégradées et d’adaptation au changement climatique sont identifiées, capitalisées et diffusées.

4. Méthodologie

oPour la récupération des terres : Le RECA procédera au :

• Inventaire d’expériences réussies ou non sur la récupération de terres aussi bien dans les trois départements qu’ailleurs (exemples de Keita dans la région de Tahoua ; sites des plateaux de Dosso, Kiota dans la région de Dosso). Les expériences à visiter peuvent être alors sur des sites n’appartenant pas aux zones d’intervention. Le RECA dispose d’une base de données de sites de récupération des terres qui pourrait contribuer à ces choix.
• Choix des sites à visiter devraient se trouver dans les départements de Loga, Doutchi, Konni ou d’ailleurs (qui ont une similitude avec les sites des zones d’intervention) plus proches des réalités des populations cibles pour ENABEL climat. Les choix se feront sur la base de l’inventaire mais surtout des contributions des acteurs (services techniques, ONG, OP et autres structures professionnelles) ;
• Définir des critères pour le choix des sites en tenant compte des innovations dans les techniques des travaux d’aménagements, des modalités de gestion suivant plusieurs scénarios (Région de Dosso, Tahoua et Tillabéri), etc…

Les sites seront repérés à la suite d’entretiens avec les services, projets, des opérateurs (ONG, comités de suivis), les collectivités, des OP.

• Confirmation des sites cibles en s’appuyant sur les expériences (sites ayant entre trois ans et 5 ans) d’ancienneté est aussi un paramètre qui sera pris en compte.

Les bonnes pratiques sur la récupération des terres ont fait l’objet de nombreuses publications.

o En matière de lutte contre la dégradation :

Le repérage des sites se fera à la suite d’entretiens des CRA avec les services, projets, opérateurs … Il faut noter qu’il y a très peu de documentation sur la lutte contre la dégradation des sols, en dehors de la RNA qui reste la pratique développée à très grande échelle au Niger avec succès. Cependant, la mise en place de parcs agroforestiers ne suffit pas pour empêcher la dégradation des sols et doit être complétée par d’autres pratiques / techniques.
Ces techniques agroécologiques doivent être liées à l’objectif de lutte contre la dégradation des terres. Les bonnes pratiques pour la lutte contre la dégradation des terres ont été beaucoup moins capitalisées et documentées en dehors de la RNA.
Pourtant, pour ne pas rentrer dans des processus de restauration, la lutte contre la dégradation semble importante à développer et les bonnes pratiques à capitaliser et diffuser.

o En matière de pratiques agro écologiques :

Les pratiques de récupération et de lutte contre la dégradation sont par essence des pratiques agroécologiques. Parmi les 13 principes de l’agroécologie, la capitalisation du RECA mettra l’accent deux principes importants : la biodiversité et la co-création de connaissances.
IL existe de nombreux documents / guides / répertoires sur les bonnes pratiques pour lutter contre le changement climatique. Ces pratiques sont très diverses. Elles peuvent englober des semences résistantes à la sécheresse, de l’alimentation pour le bétail, des engrais, de nouvelles techniques agricoles … Il serait intéressant de mieux connaitre le degré d’adoption et les contraintes rencontrées.
Au Niger, différents facteurs rendent à la fois nécessaires et complexes les transitions agro écologiques, De plus les transitions agroécologiques nécessaires au Niger ne peuvent être l’application de simples dogmes importés d’ailleurs. Cette transition agroécologique est importante pour les six filières principales étudiées au Niger que sont : maraîchage, oignon, riz irrigué, cultures pluviales (céréales et légumineuses), lait péri-urbain et bétail viande . Leurs besoins de transitions agro écologiques sont bien différents. Les zones cibles de la capitalisation se trouvent concernées par plusieurs de ces filières.
Les filières riz irrigué, maraîchage et oignon ont, en termes de besoins de transitions agro écologiques, un profil assez similaire et font face à un « cocktail explosif » du fait de la forte intensification en intrants chimiques, y compris non-homologués. Cela constitue une
• Producteurs et des consommateurs, et aussi pour les économies des exploitations. Cependant les acteurs de ces filières font face à un dilemme : comment maintenir la production en limitant les intrants chimiques ? La priorité immédiate devrait être de bannir l’utilisation de produits nocifs non-homologués (et d’ailleurs interdits dans de nombreux pays et au Niger) et d’optimiser l’utilisation des autres (application de bonnes pratiques, diminution des dosages, etc.) lorsqu’ils sont déjà présents. On devrait aussi faire la promotion de systèmes de production alternatifs puisque certains producteurs et productrices arrivent à s’en passer, mais cela exigera un changement plus important d’approche et donc du temps. On parle ainsi de « transition (agro écologique) phytosanitaire » parce que les aspects phytosanitaires constituent l’urgence de cette transition, mais d’autres éléments devront également être pris en compte (consommation d’engrais, d’eau, d’énergie fossile, etc.).
• Pour les filières pluviales (céréales et légumineuses) l’enjeu immédiat est la baisse structurelle de la fertilité des sols, les sols étant par ailleurs bien souvent carencés à l’origine. L’enjeu de transition agro écologique serait l’intensification écologique de la production au travers de la GDT tout en apportant la première micro-dose d’engrais. En effet, dans un contexte de sols carencés et de non-utilisation des engrais, l’effet marginal de la première micro-dose d’engrais serait considérable et devrait permettre de produire de la biomasse et d’améliorer la structure des sols. Cette première dose d’engrais ne devrait être qu’un élément, parmi d’autres, de la transition. S’il en devenait l’unique élément cela irait à l’encontre des besoins de transition agro écologique de ces filières. On parle ainsi de « transition (agro écologique) de fertilité ».
La filière lait périurbain fait face à deux enjeux : un enjeu de filière (demande et offre en lait local ne se rencontrent pas dans un contexte où la filière lait est dominée par la poudre de lait. importée) et un enjeu d’alimentation des troupeaux (parcours et aliment bétail). L’enjeu de transition agro écologique serait de transformer la filière lait local en une véritable chaine de valeur (cogérée, plus équitable) tout en résolvant les problèmes d’alimentation du bétail. On parle ainsi de « transition chaine de valeur et parcours ».
La filière bétail viande repose quant à elle sur un système agro écologique : le pastoralisme, qui satisfait la très grande majorité des principes de l’agroécologie. Ici l’enjeu est donc la sécurisation des systèmes pastoraux plutôt qu’un enjeu de transition.

• Les canaux de diffusion : Il sera utilisé les différents outils de diffusion dont le RECA se sert régulièrement, adaptés en fonction des publics cibles : notes écrites courtes (2 à 5 pages),
groupes de partage WhatsApp avec des « phocaux », vidéos courtes pour WhatsApp et vidéos sur cartes mémoires, émission radios.
Pour chacun de ces canaux, le RECA produira des supports spécifiquement adaptés.

5. Tâches confiées à l’Expert dédié au suivi des activités :

- Animer le dispositif de remontée d’informations au profit des différentes catégories d’acteurs ciblés dans le cadre du Projet ;
- Suivre et animer les groupes WhatsApp du RECA et des CRA de Dosso et Tahoua en écoutant régulièrement les messages vocaux des participants, répondant aux questions quand c’est possible, recherchant des réponses pour des questions non maitrisées, apporter régulièrement des informations aux acteurs ciblés dans le cadre du Projet climat (ENABEL)
- Organiser des ateliers pour répertorier les sites existants, leurs caractéristiques, leurs positions géographiques au niveau des départements de Doutchi, Konni et Loga
- Visiter des sites restaurés/aménagés en vue d’identifier des bonnes pratiques de lutte contre le changement climatique à capitaliser (notamment celles des OSC nigériennes)
- Produire des supports de diffusion / note de capitalisation
- Elaborer des messages vocaux, émissions radios sur tout ce qui concerne les notes de capitalisation produites qui seront diffusés à travers les canaux tels que : Applications, WhatsApp, Radios communautaires, Recueils de notes, Sites web, Facebook, Phocaux etc.
- Faire des bilans réguliers des échanges dans le groupe et partager ces synthèses avec les acteurs ciblés dans le cadre du Projet climat (ENABEL) membres des groupes (une fois par mois)

6. Livrables attendus de l’Expert chargé du suivi des activités de l’action :

- Etablir un programme de travail mensuel avec détermination des livrables prévus ;
-  Fournir un rapport mensuel d’activités de la mise en œuvre de l’action ;
-  Fournir un rapport trimestriel d’activités de la mise en œuvre de l’action ;
-  Fournir un rapport annuel d’activités de la mise en œuvre de l’action ;
-  Fournir une note de capitalisation de l’expérience.

L’Expert est placé sous l’autorité du Secrétaire Général de la Chambre Régionale d’Agriculture et du RECA.

7. Durée de la mission : La mission comporte une durée minimale de 12 mois.

8. Profil et critères d’évaluation de l’Expert

8.1 Être titulaire d’un Master en Agronomie (ou équivalent : gestion des terres, écologie, ingénierie de la formation…) , ou Agrométéorologie (Bac + 5 au minimum) ;
8.2 Justifier au moins cinq (5) années d’expérience dans l’accompagnement des organisations professionnels de producteurs Agricoles (agriculteurs, agro-éleveurs, éleveurs) au Niger ;
8.3 Avoir une expérience dans le développement de contenus numériques (production des notes, vocaux, émissions, animations de groupes WhatsApp, animation de centre d’appel), travailler avec les milieux professionnels (OPA, GIE,),
8.4 Parler au moins deux langues nationales (en dehors du français) serait un atout ;
Les candidatures féminines sont vivement encouragées.

9. Composition du dossier de candidature et dépôt de dossier

9.1 CV détaillé avec références vérifiables ;
9.2 Copies ou titres de publications des supports produits ;
9.3 Copie de l’Attestation de Régulation Fiscale (ARF).

La date limite de dépôt de dossier : 23 Décembre 2024 au siège du Réseau National des Chambres d’Agriculture du Niger (RECA) à Niamey.

N.B : Les dossiers de candidatures incomplets ne seront pas examinés.

Télécharger le document, 11 pages, 289 Ko

Documents joints