FT HiMO Pastorale

Fiche technique n°2 - Haute Intensité de la Main d’Œuvre Pastorale (HIMO Pastorale).

Institut du Sahel (INSAH/CILSS). Projet de recherche et innovation pour des systèmes agro-pastoraux productifs, résilients et sains en Afrique de l’Ouest (PRISMA) / Décembre 2024.

Cette fiche technique a été développée dans le cadre de l’étude de capitalisation des initiatives de restauration, de gestion et d’alternatives à l’exploitation des ressources pastorales initiée par le « Projet de recherche et innovation pour des systèmes agro-pastoraux productifs, résilients et sains en Afrique de l’Ouest (PRISMA) » au Burkina Faso, Mali et Niger.

La pratique de Haute Intensité de la Main d’OEuvre (HIMO) Pastorale a pour objectif principal de réaliser les travaux d’intérêt communautaire, notamment la restauration des terres à travers la mobilisation des éleveurs et leurs animaux. La HIMO Pastorale est un concept nouveau. Son expérimentation a commencé en 2023.

Les aires de pâturage situées en zone agropastorale font face à deux menaces majeures : (i) la réduction des superficies à cause des défrichements agricoles et (ii) la dégradation à cause des aléas climatiques et le surpâturage (ravinement, ensablement) les rendant improductives.

(i) Pour limiter les occupations agricoles, les méthodes courantes consistent à délimiter et baliser les aires de pâturage à travers un processus d’accords sociaux pour préserver l’espace pastoral.

(ii) Pour la lutte contre la dégradation des terres pastorales, les méthodes courantes consistent à faire des ouvrages mécaniques (demi-lunes, banquettes, cordons pierreux…) couplées des fois à des actions biologiques (plantations d’arbres, ensemencement des herbacées…) et des mesures de mise en défens.

Ces types de restauration mécaniques sont soit réalisés à travers des engins de terrassement (méthode tendant à disparaitre), soit manuellement à travers une forte mobilisation de la population, appelée « Haute Intensité de la Main d’Œuvre » (HIMO). La rémunération des travailleurs est faite soit en Food for Work (méthode tendant à disparaître), soit en Cash for Work (méthode courante).

Ces techniques mécaniques et biologiques de restaurations de terres pastorales, en plus du fait qu’elles soient coûteuses, posent un autre problème d’ordre social. Les grands usagers des aires de pâturage sont des éleveurs résidents et transhumants, même si on reconnaît également l’usage par les animaux des villages riverains des aires de pâturage (qui généralement ne campent pas sur les aires de pâturage) et le prélèvement de certains produits par des villageois (paille, bois, semences…). A priori, la restauration des aires de pâturage est faite au profit des éleveurs. Mais dans la pratique, les éleveurs n’arrivent pas à fournir la main d’œuvre nécessaire sous forme HIMO soit parce que leur niveau démographique ne le permet pas (pour le cas des éleveurs résidents), soit parce qu’ils ne sont pas sur place au moment des travaux de restauration (pour le cas des éleveurs transhumants). Ainsi, la main d’œuvre la plus facile à mobiliser est celle des agriculteurs et agropasteurs. Ce contraste pose également un problème de gestion des aires restaurées entre les éleveurs au profit desquels la restauration est faite et les agriculteurs qui réalisent les travaux de restauration.

Une alternative à ce dilemme des coûts élevés de restauration des terres de pâturage et la participation à la réalisation des travaux sous forme HIMO serait de faire la « HIMO Pastorale ».

La présente fiche présente les différentes étapes de mise en œuvre de la bonne pratique afin d’améliorer le disponible fourrager dans les zones agropastorales du Sahel.

La HIMO Pastorale est une pratique de Haute Intensité de Main d’Œuvre qui consiste à restaurer les terres pastorales à travers les animaux qui doivent camper pendant quelques jours (15 au maximum) sur un site pour le fertiliser en les parquant la nuit. La HIMO Pastorale a une dimension mécanique, celle d’ameublissement des sols à travers le piétinement régulier des animaux et une dimension biologique à travers la fertilisation des sols par les déjections des animaux (fèces et urines). À ces déjections, s’ajoutent les résidus de pailles, tiges, graines servis aux animaux la nuit sous forme de complément d’aliments.

Télécharger la FT n°2 – HIMO pastorale, 20 pages, 1,1 Mo.

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