Créer une coopérative

Comment créer une coopérative

Initiatives économique des agriculteurs / Série Agrodok n°38 / Fondation Agromisa et CTA - Cette publication est sponsorisée par AgriCord, IFAP et Agriterra.
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Qu’est-ce qu’une coopérative ?

Une « coopérative » peut être définie comme une association produisant des biens et des services, contrôlée par des membres participants, des agriculteurs individuels ou des familles, partageant les risques et les profits d’une entreprise économique qu’ils possèdent et ont créé ensemble.

En général, les agriculteurs créent une coopérative pour pouvoir faire face au problème commun d’un marché défavorable. Cela peut être un problème de commercialisation des produits, avec des prix de vente trop bas, ou un problème d’approvisionnement en intrants agricoles de bonne qualité et à prix raisonnable (des semences ou des engrais par exemple). Cela peut encore être un problème d’accès à des crédits intéressants et suffisamment importants. En montant une entreprise coopérative, les agriculteurs espèrent régler ce problème, accroître leurs revenus et renforcer la position économique de leur exploitation.

L’entreprise coopérative est la propriété collective des agriculteurs qui en partagent également l’utilisation. Ils participent activement à la constitution de ressources (travail, capital et produits) et au processus de prise de décision (règles, règlements et gestion). Les membres de la coopérative partagent les bénéfices réalisés ainsi que les risques.

Introduction

Dans les pays développés comme dans les pays en développement, la longue histoire des coopératives agricoles est jalonnée de réussites et d’échecs. Dans diverses régions du monde industrialisé, la formation des coopératives agricoles a indubitablement joué un rôle majeur dans le développement de l’agriculture ces 150 dernières années.

Ces coopératives ont été l’initiative de petits agriculteurs, propriétaires de fermes familiales, pour palier à la faiblesse de leur position sur le marché. En joignant leurs forces, ils ont pu améliorer leur position et obtenir des prix et des services plus intéressants pour l’approvisionnement en intrants agricoles, l’obtention de prêts ou encore la commercialisation de leurs produits. C’est ainsi qu’au sein de l’Union européenne, les coopératives agricoles possèdent actuellement 50% des parts de marché de toute la production agricole.

Dans les pays en développement, l’introduction des coopératives à des fins de développement agricole et rural date d’avant la période des indépendances. Quelques expériences se sont avérées concluantes mais d’autres ont été un échec.

L’une des raisons récurrentes de l’échec a été le détournement du concept de coopérative à des fins idéologiques ou politiques. Les gouvernements et les entreprises paraétatiques ont essayé d’influencer et de contrôler d’en haut le développement des coopératives, souvent pour en tirer eux-mêmes des bénéfices. De ce fait, les coopératives se sont peu développées ou n’ont pas résisté au temps. Certaines de ces « pseudo coopératives » contrôlées par l’État survivent encore dans quelques pays en développement

La coopérative doit être considérée comme une entreprise commerciale privée possédée et contrôlée par ses membres qui en utilisent aussi les services. Ses objectifs sont avant tout économiques.

Organiser et développer une coopérative n’est pas tâche facile. Les opérations sont bien souvent complexes et longues. De plus, il faut disposer d’une direction forte et de bonnes capacités managériales ainsi que de moyens financiers suffisants. Or, ces éléments sont rares dans les pays en développement.

Il peut donc être préférable d’envisager d’autres formes de coopération comme une entreprise privée ou familiale, une association d’agriculteurs ou un autre type formel ou informel de partenariat.

Il est communément admis que les coopératives sont un instrument par excellence pour contribuer au développement des populations pauvres. Cette affirmation est cependant incorrecte. L’histoire a montré que les coopératives ne sont pas les formes d’organisation les plus adaptées au développement des paysans pauvres. Cela se comprend car ces personnes sont souvent les moins à même de financer et d’organiser une coopérative. Généralement, ce sont les agriculteurs possédant une exploitation moyenne ou un peu plus grande qui prennent l’initiative de mettre en place une coopérative pour surmonter certaines de leurs difficultés sur le marché.

Cependant, une fois la phase de lancement achevée, les petits exploitants et les paysans pauvres peuvent se joindre à l’initiative et tirer les bénéfices de cette association.

Les évolutions actuelles, avec les réformes favorisant le libre-échange, la privatisation, la décentralisation et la participation, font que l’on redécouvre les coopératives. Elles sont désormais considérées comme des structures tout à fait adaptées aux initiatives économiques des agriculteurs. Les coopératives agricoles, impliquant la participation et la contribution active des membres, peuvent donc devenir des instruments puissants du développement de l’économie rurale.
Les coopératives agricoles peuvent être organisées selon des modes fort différents. Il n’existe pas de formules ou de modèles à suivre car les conditions économiques, institutionnelles, sociales et légales varient énormément d’un pays à un autre.

Les coopératives agricoles sont généralement créées dans les économies rurales pour passer d’une agriculture d’autosuffisance à une production uniquement commerciale. Les agriculteurs se rendent compte qu’en travaillant dans une exploitation individuelle, ils sont en position de faiblesse sur le marché. Ils cherchent alors à renforcer leur position en se regroupant pour créer une forme de coopération économique qui soit bénéfique à tous.
Cette publication a pour but de guider les groupes d’agriculteurs dans leurs démarches de mise en place d’une activité coopérative.

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