Niébé/ Plan d’actions

Note de lecture / Plan d’actions opérationnel de la filière niébé du Niger - Rapport final

Plan d’actions opérationnel de la filière niébé du Niger
Ministère du Développement agricole – Projet de développement des exportations et des marchés agro-sylvo-pastoraux (PRODEX)

Janvier 2010 - 80 pages et annexes, 2821 Ko


Le PRODEX doit appuyer un certain nombre de filières prioritaires, dont le niébé. La production du niébé a connu ces dernières années une croissance spectaculaire. Selon les chiffres disponibles, la production est passée de 586. 000 tonnes en 2005 à 712.000 tonnes en 2006, puis à 1.001.140 tonnes en 2007 avant d’atteindre plus de 1.548 103 tonnes en 2008 et enfin 1. 972.000 tonnes en 2010, soit une production multipliée par presque 4 en 5 ans.

Le document présenté fait 80 pages. La plus grande partie présente les éléments de l’étude sur la filière commanditée par le PRODEX, c’est-à-dire une description simple de la filière niébé (les intrants, la production, la commercialisation, etc.). Le plan d’actions opérationnel de la filière se résume à seulement 9 pages de tableaux sans explications et commentaires.

En prenant connaissance des nombreuses contraintes que rencontrent cette filière et surtout ses acteurs, le lecteur peut légitimement se demander comment le Niger a pu devenir 2ème producteur mondial de niébé, derrière le Nigeria, et surtout faire exploser sa production. C’est peut être la « méthodologie » utilisée pour l’étude, où pour chaque thème il faut lister trop mécaniquement TOUS les atouts et TOUTES les contraintes, ce qui donne une impression très négative sur la filière et semble empêcher un diagnostic plus équilibré et une analyse plus globale.

Dans le document, nous nous sommes intéressés à deux points : d’une part les chiffres de production pour connaître les explications de l’augmentation de production, et d’autre part les objectifs du plan d’actions qui visent à palier « l’insuffisance organisationnelle de la filière ».

Les chiffres de production

Les chiffres des surfaces, des rendements et de la production sont présentés dans trois graphiques. Le document commente simplement les variations, aucun commentaire sur la cohérence des chiffres présentés. Et pourtant…

En 2008, année record, on note bien une augmentation des surfaces, mais seulement de 10%, par contre la production double. C’est au niveau du rendement que la différence est nette, il passe de 167 kg à 295 kg/ha, presque le double .
A titre de comparaison les rendements annoncés de 2000 à 2007 se situent dans une fourchette entre 125 et 172 kg/ha. Mais le chiffre le plus surprenant au niveau des rendements reste celui de 2009, année de très mauvaises récoltes. Malgré une mauvaise pluviométrie, il est annoncé 189 kg/ha soit le meilleur rendement de la décennie après celui de 2008 !
Ce chiffre est sujet à caution quand on sait que les traditionnelles exportations du Niger ont été très faibles, ce qui confirme une récolte peu importante.

En 2010, les estimations contenues dans la pré-évaluation de la campagne donnent une nouvelle augmentation très forte du rendement du niébé qui aurait atteint une moyenne nationale de 354 kg/ha, soit une augmentation de 20% par rapport au rendement record de 2008.

A voir la listes des contraintes à la production données par le document, ces chiffres seraient à vérifier et confirmer. Cela semble nécessaire pour mettre en place des actions d’appui à la production et à la filière.

Le document précise que l’intervention du PRODEX prévoit d’apporter une production additionnelle de niébé de 377.000 tonnes permettant d’atteindre une production totale en 2015 de 1.369.000 tonnes. L’objectif serait donc déjà largement dépassé.

L’insuffisance organisationnelle de la filière

Pour pallier à cette insuffisance il est prévu dans le plan d’actions de « redynamiser le cadre institutionnel de la filière ».

Dans tous le document nous avons cherché où se trouvait l’analyse organisationnelle de la filière avec les explications de ses insuffisances, sans trouver.
De même une « redynamisation » du « cadre institutionnel » semblerait signifier que ce cadre existe. Là encore le document n’apporte pas d’explications. Il n’est pas non plus fait de propositions pour, plus simplement, améliorer l’organisation de la filière.

Mais la filière est-elle réellement insuffisamment organisée ?

Les chiffres présentés pour la production autorisent à se poser la question. La production a été multipliée par 4 en dix ans et le rendement par 2… sans cadre institutionnel organisé ! Il n’a jamais été mentionné de quantités produites de niébé invendues, tout est commercialisé.
Ces augmentations de production montrent au contraire que les acteurs de la filière niébé maîtrisent leur sujet à tous les niveaux.
De tels résultats sont exceptionnels sur l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest.

Il faut remarquer que toutes les études sur les filières insistent sur « l’inorganisation » sans que cette affirmation soit explicitée précisément. En parallèle, les points clés d’une « meilleure organisation » sont rarement décrits. Il est certain que des améliorations sont possibles. C’est notamment le cas pour les producteurs afin de leur permettre de mieux valoriser leur production. La plupart de ces améliorations demanderont que les producteurs se mobilisent eux même pour mettre en place des organisations efficaces pour apporter des services en aval et en amont de la production, et qu’ils en acceptent les obligations et les contraintes nécessaires. Là le travail à faire reste important.

En termes de recommandations pour la filière niébé, l’Étude Diagnostique sur l’Intégration Commerciale Niger, Programme du « Cadre Intégré » / La Modernisation du Commerce pendant un Boom Minier rédigée en 2008, reste un document pré sentant des propositions précises pour améliorer la compétitivité de la filière niébé.

Ces recommandations se trouvent sur la page : http://www.reca-niger.org/spip.php?article281

Télécharger la note avec les graphes en cliquant ici

Télécharger l’intégralité du plan d’actions en cliquant ici, attention c’est un fichier de 2,7 Mo

Documents joints