Les agriculteurs de Dosso

Les moyens d’existence des agriculteurs djermas de la Zone agricole centrale du département de Dosso

Extrait du document « Comprendre l’économie des ménages ruraux au Niger »

« Comprendre l’économie des ménages ruraux au Niger », ce document a été publié par l’ONG Save the Children en 2009. Cette recherche a été financée par l’Office d’aide humanitaire de la Commission européenne (ECHO).

Le document (119 pages) a été envoyé en format papier ou électronique dans certaines organisations professionnelles agricoles (OPA). Cependant, des entretiens menés par l’équipe du RECA ont montré que peu de techniciens ou responsables d’OPA ont pu prendre connaissance de ces analyses sur l’économie des ménages. Et pourtant ces résultats devraient permettre de mieux cibler les activités des OPA en fonction des différents groupes socio économiques. Tous les producteurs ne sont pas identiques, n’ont pas les mêmes problèmes et pas les mêmes besoins. Les activités des Chambres régionales d’agriculture et des autres OPA doivent de plus en plus en tenir compte pour plus d’efficacité.

C’est pourquoi la Chambre Régionale d’Agriculture de Dosso a repris dans ces pages les résultats pour le département de Dosso.


Cette étude des agriculteurs djermas montre une réelle évolution des systèmes de cultures, notamment une réduction importante du temps de jachère (de plus de 10 ans avant 1970 à 4 ans maximum de nos jours), des sols moins fertiles et une utilisation toujours limitée des engrais chimiques. Leur dépendance vis-à-vis de l’agriculture (aliments de base et cultures commerciales en particulier) a perdu de l’importance au cours des trois ou quatre dernières décennies, alors qu’elle était autrefois cruciale. Les Djermas investissent davantage dans un système d’élevage rapidement lucratif tourné vers l’embouche ovine et bovine.

Des différences considérables de richesse sont observées entre les ménages djermas des villages étudiés, en grande partie déterminées par leur composition et les biens qu’ils possèdent. L’analyse de l’économie des ménages repose donc sur les groupes socioéconomiques en fonction de critères locaux. Au sein de la zone étudiée, les trois principaux facteurs qui déterminent la classification des niveaux de richesse étaient : la possession de bétail, la superficie de terres cultivée et la taille du ménage.

Tous les ménages des différents groupes de richesse ont réussi à couvrir pratiquement tous leurs besoins énergétiques de base pendant l’année de référence (octobre 2007 à septembre 2008). Malgré la dénomination agricole de la zone étudiée, seuls les ménages plus aisés ont produit plus de 50 % de leurs besoins en nourriture minimums pendant cette année considérée comme moyenne.

Les revenus des ménages pauvres et très pauvres proviennent de sources très différentes. Plus un ménage est aisé, plus son revenu provenant du commerce et de la migration temporaire est important. Par ailleurs, les revenus provenant d’une activité indépendante (cueillette et vente de plantes sauvages, artisanat, vente de paille, de bois, etc.), d’emplois locaux rémunérés et de crédits diminuent en fonction du niveau de richesse.
Au cours de l’année de référence, les ménages pauvres et très pauvres ont généré environ 60 % de leurs revenus annuels par l’emploi, l’activité indépendante et la migration temporaire de travail. Ils dépendent fortement de la main-d’œuvre disponible au sein de leur ménage.

Les ménages très pauvres dépensent plus des trois quarts de leurs revenus totaux pour la nourriture, les ménages pauvres un peu moins de la moitié et les ménages moyens et plus aisés environ un quart ou moins. Après le paiement de la nourriture, il ne reste aux ménages très pauvres qu’une petite somme (20 % à 25 %) pour assurer toutes les autres dépenses essentielles.

Télécharger ici, l’intégralité de la note sur les agriculteurs de Dosso, 12 pages, 500 Ko.

Télécharger ici le document entier "Comprendre l’économie des ménages ruraux au Niger, 119 pages, 1,3Mo.

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