Aménagement de périmètres "bocagers" /BF

Aménagements de périmètres bocagers pour une agriculture durable

Cela fait plusieurs mois que l’équipe technique du RECA veut vous signaler une expérience très intéressante qui se déroule depuis plus de 10 ans dans le Nord du Burkina Faso, celle de l’Association Zoramb Naagtaaba (AZN) et de la ferme pilote de Guié avec l’appui de l’ONG Terre verte. Nous le faisons aujourd’hui car dans le dernier bulletin (juillet) de cette association se trouve deux photos particulièrement convaincantes des effets du zaï (ou tassa pour les Nigériens). Cette expérience ne se limite pas au zaï. Elle est basée sur la réalisation de « périmètres bocagers » et une « réaffectation » des terres aux paysans pour les villages volontaires.

L’ONG Terre Verte intervient au Burkina Faso depuis 1989 dans la réalisation d’aménagement des terroirs basé sur la réalisation de périmètres bocagers (wégoubri en langue mooré) et l’application de techniques de restauration des sols pour une agriculture durable. Ces aménagements ont été mis au point par la Ferme pilote de Guiè (60 km au Nord de Ouagadougou) dans les années 90 et sont maintenant repris dans d’autres fermes pilotes burkinabè. A l’instar des périmètres maraîchers protégeant une zone pour y cultiver des légumes, l’AZN a développé la technique des périmètres bocagers pour résoudre les problèmes liés à l’agriculture extensive (surpâturage, érosion, feux).

Qu’est-ce qu’un périmètre bocager ?

Un périmètre bocager consiste d’abord en la désignation d’une zone particulière destinée à la production agricole. Cette zone pourra alors être facilement défendue et valorisée, au travers de plusieurs aménagements, tels que haies protectrices, diguettes antiérosives, mares pour la récupération des eaux, etc. Au sein de ces périmètres protégés, chacun des paysans bénéficiaires possède plusieurs parcelles sur lesquelles il lui est possible de mettre en place une rotation culturale permettant de participer à un maintien durable de la fertilité du sol.

En regroupant les zones de culture sur une zone concentrée et pérenne, il devient cohérent et financièrement soutenable de protéger ce site contre les différentes menaces pesant sur l’agriculture. Cette sécurité dans la production est un préalable à une politique d’intensification durable de l’agriculture paysanne, visant à l’enrichissement des sols plutôt qu’à leur appauvrissement.

La désertification du Sahel, un processus qui reste à inverser

A cette dégradation des sols causée par l’Homme, l’Homme peut aussi opposer une « aggradation » (ou restauration) de ces sols. Le principe repose tout d’abord sur la conservation de l’eau de la pluie et du sol. Ces deux éléments étant très liés, en voulant garder l’un, on garde aussi l’autre ! Et lorsque l’eau est gardée dans le champ, la verdure revient durablement.

Cette aggradation ou restauration des sols se fait en deux étapes :

- La technique du ruissellement zéro ou conservation de l’eau pluviale et du sol de toute la parcelle ; aucune goutte d’eau ne sort plus du champ par ruissellement : l’eau s’infiltre dans le sol et ne peut quitter le champ que par l’évapotranspiration du sol et des plantes. Cela se fait principalement par les diguettes en terre, les haies vives et les mares.
- La technique du zaï reprend le même principe mais au niveau de chaque mètre carré du champ en redynamisant la vie du sol par l’apport de compost mûr et la conservation de l’eau de la pluie exactement là où elle tombe.

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Le site web consacré à l’ensemble de ces expériences permet une bonne compréhension et une bonne visualisation des pratiques utilisées sur ces fermes expérimentales. Nous vous recommandons de le visiter, cela donne à réfléchir.

La page du site de l’ONG Terre Verte sur le concept du périmètre bocager au Sahel : http://www.eauterreverdure.org/amenagement-bocager-sahelien-

Le site de l’AZN : http://www.azn-guie-burkina.org/

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