Irrigation et fertilisation de l’oignon / Vallée de la Tarka.

Irrigation et fertilisation de l’oignon (Allium cepa) dans la basse vallée de la Tarka.

DAOUDA OUSMANE Sani (1), YAJI Guéro (2) et BARAGE Moussa (2) / (1) Institut des Radio-Isotopes, BP 10 727, Université Abdou Moumouni de Niamey
(2) Faculté d’Agronomie, BP : 10 660, Université Abdou Moumouni de Niamey

Crée en 1984, l’Institut des Radio-Isotopes a pour missions principales, la recherche et la formation. Il comprend trois départements de recherche dont celui de Radio-Agronomie qui fait la promotion des techniques isotopiques pour le développement de l’agriculture : gestion de intégrée de l’eau et des éléments minéraux, gestion des engrais, conservation des légumes, amélioration des semences par mutagenèses induites, protection des cultures par stérilisation des insectes etc.

Résumé : Pays sahélien, sans littoral, le Niger est un territoire vaste de 1.267.000 km2 environ. Le climat est très aride et seulement 15 à 20% de cette superficie s’apprête à l’agriculture. Malgré le poids de cette agriculture dans l’économie nationale (40% du PIB, 80% de la main d’œuvre etc.), la superficie irriguée est encore en dessous de 2%.

La Basse vallée de la Tarka est une importante composante de la surface agricole utile du pays. Elle comporte des sols de bonne fertilité qui reposent sur un réservoir phréatique peu profond qui a permis le développement de la culture d’oignon. Aujourd’hui, la filière oignon, avec plus de 500.000 tonnes de production de bulbes frais, est la deuxième source de recette extérieure du Niger.

La poussée démographique et la pression sur la terre aidant, l’intensification va en progressant et le paysage agraire traditionnel manuel est progressivement modifié par une irrigation motorisée et le recours à des doses massives en engrais chimique. Ce travail, qui associe une enquête et des mesures expérimentales décrit de façon comparative cette mutation, avec pour objectif de prévenir d’éventuel gaspillage et la protection de l’environnement et les ressources en eau et en sol.

Le résultat montre que, chez les exploitants de petites superficies de moins de 0,3 ha et qui sont les plus nombreux, tout en ayant une bonne maîtrise de l’irrigation (manuelle ou motorisée), il y a une tendance à des apports d’engrais azoté disproportionnés pouvant aller jusqu’à 4 fois les doses recommandées.

Le travail a également mis en évidence l’occurrence élevée de drainage gravitaire sur ces alluvions sableuses de la basse vallée de la Tarka. Ces deux facteurs conjugués, imposent d’attirer l’attention sur le risque réel de pollution de la nappe phréatique.

Commentaire du RECA : La lecture des résultats de cette étude des chercheurs de l’Université Abdou Moumouni de Niamey interroge toutes les personnes engagées dans le conseil agricole. Il faut en prendre connaissance.

Nous vous proposons trois documents :
- Une fiche intitulée « Aperçu de Fertilisation de l’oignon dans la basse vallée de la Tarka » ;
- Une fiche intitulée « Irrigation de l’oignon dans la basse vallée de la Tarka » ;
- L’intégralité de la publication intitulée « Irrigation et fertilisation de l’oignon (Allium cepa) dans la basse vallée de la Tarka ».

1. Aperçu de Fertilisation de l’oignon (Allium cepa) dans la basse vallée de la Tarka / Fiche tehnique de vulgarisation

DAOUDA OUSMANE Sani - Laboratoire de Biotechnologie et Amélioration des Plantes (LABAP), Institut des Radio-Isotopes, Université Abdou Moumouni de Niamey.

L’enquête révèle que la fertilisation chimique la plus répandue dans la basse vallée de la Tarka est l’azote apporté préférentiellement sous forme d’urée. Les doses moyennes apportées sont de 196 kg N/ha dans le cas de l’irrigation motorisée et de 311 kg N/ha dans le cas de l’irrigation manuelle. Comparés aux recommandations de Messiean, ces doses paraissent excessives. Pour les irrigants motorisés, les doses d’apport varient entre 132 et 359 kgN/ha. Pour les irrigants manuels les doses d’apport peuvent atteindre 444 kg N/ha, soit l’équivalent de plus d’une tonne d’urée à l’hectare.

Si l’on considère que les Coefficients Réels d’Utilisation des engrais azotés varient entre 15 à 39%, l’azote non utilisé par les cultures reste considérable et sa destination doit préoccuper les agronomes, les environnementalistes ainsi que les exploitants eux-mêmes. L’azote excédentaire va tout droit vers les eaux souterraines. Ce problème est tellement fréquent chez les petits producteurs maraîchers, que certains auteurs ont suggéré que la voie la plus directe et la plus sûre pour améliorer le « cash-flow » des petites exploitations agricoles des pays en voie de développement, sans nouveaux investissements, est la rationalisation de la gestion des fertilisants. Cette question mérite plus d’attention dans bon nombre d’exploitations maraîchères au Niger .

La relation entre la surface cultivée et la dose d’engrais apportée montre que les doses galopent très vite, par facteur 2 à 3 quand on se rapproche des faibles superficies (< 0,1 ha), et diminue très lentement pour atteindre 147 kg/ha, au voisinage des superficies moyennes de 1 ha. Deux groupes se distinguent :
- d’une part les exploitants de superficies comprises entre 0,3 et 0,8 hectare (au nombre de 6), pour qui, la dose d’apport d’azote est stable entre 160 et 200 kg N/ha ;
- d’autre part les petits exploitants de superficie inférieure à 0,2 hectare (au nombre de 10), où les doses d’apport semblent moins bien maîtrisées, avec des apports pouvant atteindre 460 kg N/ha.

[commentaire du RECA : 100 kg d’N = 217 kg d’urée]

Les exploitants de petites surfaces ont une forte tendance au gaspillage. Il apparaît un réel besoin de rationalisation de la fertilisation chimique au niveau de la basse vallée de la Tarka.

Télécharger la fiche technique fertilisation, 4 pages, 819Ko.

2. Irrigation de l’oignon (Allium cepa) dans la basse vallée de la Tarka / Fiche tehnique de vulgarisation

DAOUDA OUSMANE Sani - Laboratoire de Biotechnologie et Amélioration des Plantes (LABAP), Institut des Radio-Isotopes, Université Abdou Moumouni de Niamey.

Les quantités d’eau apportées sont en moyenne de 641 mm pour l’irrigation manuelle et 755 mm pour l’irrigation à la motopompe. Les besoins en eau de l’oignon sont estimés entre 600 à 700 mm pour la production des bulbes et jusqu’à 1200 mm pour la production des graines. Pour l’irrigation motorisée, le rythme est d’un apport hebdomadaire pendant environ les 50 premiers jours suivi d’une irrigation tous les 4 à 5 jours jusqu’à la récolte. Dans le cas de l’irrigation manuelle la fréquence est plus élevée. Elle intervient tous les 3 à 4 jours. Il est intéressant de constater que la réduction du nombre d’irrigations chez les titulaires de motopompes est accompagnée d’une augmentation compensatrice de la dose d’irrigation. Certaines études, ont montré une augmentation linéaire du rendement en bulbes d’oignon avec l’augmentation de la quantité d’eau appliquée.

Il est mis en évidence des pertes d’eau importantes par drainage en profondeur, dans les alluvions sableuses. Associé à une fertilisation massive non contrôlée, ceci peut être à l’origine de la contamination et de la baisse de la qualité des eaux de la nappe phréatique et du réseau hydrographique.

Télécharger la fiche technique irrigation, 4 pages, 904 Ko.

3. Irrigation et fertilisation de l’oignon (Allium cepa) dans la basse vallée de la Tarka

Annales de l’Université Abdou Moumouni, Tome XIV-A, pp. 13-25, 20

Télécharger l’étude intégrale, 13 pages, 782 Ko.

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