Filière oignon Côte d’Ivoire

Diagnostic de la filière oignon en côte d’ivoire.

ONG française RONGEAD et son partenaire l’ONG ivoirienne Chigata, en collaboration avec l’Office d’aide à la Commercialisation des Produits Vivriers (OCPV) / Novembre 2013 – Juin 2014.

Bien que l’Afrique de l’Ouest regorge de réussites en termes de développement de bassins de production d’oignon, cette filière reste encore marginale en Côte d’Ivoire, où 95% des oignons consommés proviennent de l’importation.

En 2014, avec une production annuelle estimée entre 5.000 et 7.500 tonnes, la Côte d’Ivoire reste donc l’un des plus petits pays producteurs d’oignon de la sous-région malgré un potentiel de production important aussi bien en zones de savanes qu’en zones forestières.

En 2013, l’oignon était le troisième produit alimentaire le plus importé par la Côte d’Ivoire en termes de quantité après le riz et blé et le 9ème en termes de valeur.

Note RECA : En plus des 80.000 tonnes importées des Pays Bas, le document indique le chiffre de 20.000 tonnes pour les importations du Niger et de 15.000 tonnes pour celles du Burkina. Ce sont les chiffres des douanes ivoiriennes. Les chiffres des douanes sont en général sous estimés.

Graphique : Estimation de l’origine de l’oignon consommé en Côte d’Ivoire par mois de l’année.

Avec une consommation moyenne annuelle d’oignon estimable entre 4 et 5 kg/personne, la Côte d’Ivoire absorbe entre 7.000 et 8.000 tonnes d’oignons par mois.

Note du RECA : Cette consommation mensuelle donnerait 84.000 à 96.000 tonnes par an. Ce chiffre parait faible compte tenu des importations annoncées : 80.000 tonnes par an des Pays Bas, 20.000 t, du Niger et 15.000 t du Burkina plus 5.000 t de production locale, soit 120.000 tonnes.

Grâce au développement du stockage notamment au Niger et au Burkina Faso, l’oignon sous régional est disponible sur les marchés des grandes agglomérations de la sous-région de janvier à août. De juillet à janvier, le déficit d’oignon local favorise l’importation en masse d’oignon européen (principalement hollandais).

Il existe jusqu’à présent peu de débouchés industriels pour l’oignon en Côte d’Ivoire, en l’absence d’un secteur de production de « plats préparés », le seul débouché industriel connu est le groupe Nestlé qui valorise l’oignon dans la production des bouillons cubes vendus par la marque « Maggi ». Le secteur absorberait annuellement entre 300 et 500 tonnes d’oignon principalement en provenance du Niger et représenterait donc moins de 1% de la demande nationale.

Si la demande en oignon est relativement rigide au niveau des villes, il existe tout de même un seuil psychologique à partir duquel beaucoup de consommateurs urbains vont tendre à réduire leurs achats d’oignon et qui d’après nos enquêtes varie selon le pouvoir d’achat des consommateurs entre 600 et 800 FCFA/kg.

Depuis la disparition de la station semencière de Sinématiali, la majorité des groupements achètent les semences auprès de distributeurs d’intrants locaux qui proposent des semences importées, notamment les variétés Julio et Sirocco fournies par SEMIVOIRE et GAT-RIMA mais surtout la variété Violet de Galmi originaire du Niger mais adaptée en Côte d’Ivoire et commercialisée également par SEMIVOIRE.

Graphique : Volatilité des prix de l’oignon de la sous-région dont la demande est plus rigide que pour l’oignon hollandais.

Lorsque les plusieurs qualités d’oignons sont disponibles la majorité des consommateurs privilégient les oignons nigériens et burkinabè jugés plus « juteux » et plus « savoureux » sur les oignons hollandais. Les prix de ces derniers doivent donc généralement être moins élevés pour trouver preneurs. Le différentiel entre les prix de gros de l’oignon de la sous-région et de l’oignon européen varient généralement entre 50 et 100 FCFA/kg mais peut augmenter dans les périodes de très faible disponibilité de la production ouest-africaine comme visible ci-dessous :

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Table des matières
- 1. Résumé
- 2. Contexte de l’étude
- 3. Rappels historiques sur la filière oignon en Côte d’Ivoire
- 4. Contexte institutionnel de la filière oignon en Côte d’Ivoire
- 5. Caractéristiques de la production d’oignon en Côte d’Ivoire
- 6. La commercialisation de l’oignon en Côte d’Ivoire

  • 6.1. L’offre d’oignon en Côte d’Ivoire
  • 6.2. La demande en oignon en Côte d’Ivoire
  • 6.3. Compétitivité de l’oignon local par rapport à l’oignon de la sous-région et à l’oignon hollandais
    - 7. Enjeux pour le développement de la filière oignon en Côte d’Ivoire

Documents joints