Pisciculture au Niger /Point de situation

Point de situation de la pisciculture intensive ou semi-intensive
le long du fleuve Niger

L’équipe d’enquête et de rédaction : Elh Seyni Yacouba (Président de la FNGPN), Ramatou Seyni (Technicienne FNGPN), Aïssa Kimba et Patrick Delmas (RECA) / Décembre 2014.

Pourquoi ce point sur la pisciculture ?

La production de poissons au Niger est estimée entre 40.000 et 50.000 tonnes par an, en fonction des documents, dont la majorité provient du Lac Tchad avec une commercialisation essentiellement sous forme fumée en direction du Nigeria.

En 2006, le document de « Stratégie de développement de la filière halieutique » - Ministère de l’Hydraulique, de l’Environnement et de la Lutte contre la désertification – estime la consommation nationale de poisson de l’ordre de 2.1 kg par habitant et par an dans les gros centres urbains, ce qui donnait une demande annuelle de 23.000 tonnes contre une production inférieure à 9.000 tonnes constituée par les captures du fleuve, des mares et des retenues d’eau. La production du lac Tchad, du fait de son éloignement des centres de consommation, est essentiellement exportée au Nigeria. L’offre de poisson, fortement déficitaire, entraînait une importation de poisson (frais d’eau douce, congelé de mer) en provenance du Mali, du Nigeria, du Sénégal, du Bénin et de la Côte d’Ivoire dont les quantités annuelles ont varié de 350 à 700 tonnes de 1999 à 2005.

Depuis cette date, les captures de pêche sur le fleuve Niger enregistrent une baisse importante (selon les professionnels) alors que la demande ne cesse d’augmenter, notamment dans les centres urbains. Les communautés de pêcheurs le long du fleuve Niger enregistrent donc une diminution régulière de leur activité et des captures de poissons. Ceci est dû à l’ensablement du fleuve, au développement des périmètres irrigués, qui suppriment les zones traditionnelles de nourrissement des alevins, et à une surexploitation de la ressource.

Parallèlement, de nouvelles sources d’importations sont apparues, le tilapia de Chine (pourtant un poisson originaire d’Afrique) et le machoiron ou panga du Vietnam, en augmentation très forte sur le marché nigérien.

Les premières expériences de pisciculture du Niger remontent à la fin des années 70. Ces dernières années des acteurs non agricoles (fonctionnaires, commerçants…) investissent dans la pisciculture.

La Fédération Nationale des Groupements des pêcheurs du Niger (FNGPN) et le RECA se sont associés pour étudier les possibilités d’intéresser les populations riveraines du fleuve, et en priorité les pêcheurs, au développement des activités piscicoles. Mais pour cela il est indispensable d’avoir des informations précises sur les différents systèmes d’élevage et leurs résultats.

En dehors du fleuve il existe des mares et des retenues dont un grand nombre font l’objet d’opérations d’empoissonnement. Il s’agit de pisciculture extensive sans apport de nourriture aux poissons et même de fertilisants. La pisciculture extensive n’a pas été prise en compte dans ce travail.

La Fédération Nationale des Groupements des pêcheurs du Niger (FNGPN) a été créée le 14 Février 2004 par Arrêté n° 041/MI/DGAPJ/DLP. Son siège social est à Niamey. Elle compte actuellement 1.890 membres répartis dans 63 groupements situés dans 7 Régions du pays. Face à la désertification et à l’ensablement du fleuve, la Fédération a recommandé à ses membres de s’engager dans la pisciculture afin de compenser la diminution des revenus de la pêche et ainsi subvenir aux besoins de la famille.

Avertissement : Ce document contient surement des erreurs ou des appréciations pouvant être remises en cause. Elles pourront être rectifiées lors d’un atelier qui sera organisé prochainement pour partager et compléter ces réflexions avec l’ensemble des acteurs de la pisciculture (pisciculteurs et organisations, services techniques, recherche etc.).

Télécharger le rapport, 26 pages, 1,8 Mo.

Ce travail a été réalisé avec l’appui du Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO).

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