Un producteur "privé" à Diffa

Mieux connaître les expériences en matière de production agro-sylvo-pastorale / Ari Arimi, un producteur que certains classeraient dans la catégorie « agrobusiness ».

Equipe technique CRA/Diffa / 29 mars 2015.

Dans le cadre de ses activités de capitalisation, la CRA a effectué une visite sur le nouveau site de production de Monsieur Ari Arimi, situé à environ 3 km au nord – ouest du centre ville de Diffa.

Fonctionnaire de son état et responsable de suivi évaluation d’un projet de la place, Monsieur Arimi n’est pas un exploitant agricole familial. Dans d’autres pays il serait classé dans l’appellation « agrobusiness ». La Chambre d’Agriculture de Diffa préfère utiliser le terme de « producteurs privés » pour distinguer cette catégorie d’exploitant agricole des producteurs familiaux.

C’est pourquoi la Chambre Régionale d’Agriculture, qui s’intéresse à toute initiative développée par les producteurs au niveau de la région afin d’analyser la valeur ajoutée que pourrait apporter ces chaines de valeurs, a rencontré ce promoteur sur son nouveau site.

Monsieur Arimi a une passion pour l’exploitation agricole et une vision de développement à travers le secteur agricole au sens large du terme.
Convaincu que seule la production et le développement des initiatives peuvent donner plus de valeur ajoutée, Ari Arimi a acquis un terrain de 14 ha sur lequel il a commencé de développer des activités économiques liées aux productions maraîchères et légumières, fourragères et avicoles.

Actuellement, sur deux hectares de son exploitation clôturés sur fonds propre, il a réalisé 265 mètres de réseau californien avec un forage équipé d’une pompe immergée. Afin de développer les productions maraîchères, il est passé au stade supérieur en investissant plus de quatre millions de Francs CFA dans l’achat et la mise en place des équipements d’irrigation goutte à goutte sur un hectare et d’un système d’irrigation par micro aspersion pour un montant de un million neuf cent quatre vingt dix mille Francs CFA sur un ½ ha pour la production fourragère.

L’installation de tous ces équipements sera effectivement achevée au plus tard en fin du mois de mai 2015.

Mise à part les activités de maraichage, le producteur a reçu un appui du Projet de Développement des Exportations et des Marchés Agro-Sylvo-Pastoraux (PRODEX) pour la mise en place d’une unité d’embouche bovine de 20 taurillons. Cette activité, du fait de son coût élevé d’exploitation (achat des animaux et de l’alimentation), n’a pas entièrement répondu à ses attentes et dégagé les bénéfices attendus. C’est la raison qui a poussé le promoteur à s’orienter vers la production laitière. Il a donc transformé l’étable en aménageant 16 stalles pour vaches laitières.

Ari Arimi dispose actuellement de 16 vaches laitières de race Kouri avec une perspective de production et de vente de lait frais à travers un projet de mise en place d’une petite laiterie dans la ville de Diffa.

Chose très intéressante, à Diffa, sous l’impulsion de la Direction Générale de la Production et des Industries animales (DGPIA) du Ministère de l’Elevage et du Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO), une « plateforme d’innovation lait » a été mise en place pour regrouper les acteurs de cette chaine de valeur. Monsieur Ari Arimi occupe le poste de secrétaire général bureau de la plateforme.

Dans le cadre de l’amélioration de la race bovine et de la production laitière, ce producteur s’est lancé dans l’insémination artificielle. Un appui du Projet National Amélioration Génétique (PNAG) a permis de conduire en janvier 2013 une première opération d’insémination artificielle sur 11 vaches lui appartenant. Le résultat de cette première opération n’a pas du tout était concluant car sur 11 animaux, il n’y a eu qu’une réussite avec une naissance jumelée. Ce résultat, loin de décourager le promoteur, lui donne le goût de continuer l’aventure avec l’achat des semences, de deux génisses pleines et d’un géniteur de race Brune des Alpes par ses propres moyens. Des contacts sont pris avec le Professeur Hubert BONNOU du Burkina Faso qui détient une ferme à Bobo Dioulasso et qui est le représentant du Laboratoire SERSIA de France.

Lire la suite, 2 pages, 253 Ko.

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