Elevage mobile

Et si on parlait élevage … mais d’élevage mobile


Modernité, mobilité - L’avenir de l’élevage dans les zones arides d’Afrique

Cet ouvrage se penche sur le rôle vital que joue l’élevage mobile dans la prospérité économique des zones arides africaines. Dans toute l’Afrique de l’Est et de l’Ouest, on estime que 50 millions d’éleveurs subviennent aux besoins de leur famille et de leur communauté et soutiennent une imposante filière de viande, de cuir et de peaux à partir de bêtes exclusivement nourries des pâturages naturels des zones arides. Alors que d’autres systèmes d’occupation des sols sont voués à l’échec face aux changements climatiques mondiaux, l’élevage itinérant, aussi appelé pastoralisme, génère d’énormes bénéfices économiques nationaux et régionaux. Les pasteurs donnent l’impression d’être une minorité, coupés du reste du monde et adeptes d’un mode de vie archaïque et démodé. La réalité veut que les pasteurs habitent souvent des régions reculées et hostiles mais ils se sont parfaitement intégrés dans les processus mondiaux plus vastes qui les entourent.

Le pastoralisme repose sur des stratégies de production uniques, au sein desquelles la faculté de se déplacer joue un rôle essentiel. Or, se déplacer pose désormais un grave problème. Les pâturages sont investis pour d’autres usages et l’accès à l’eau et aux marchés devient de plus en plus difficile. Du fait de cette mobilité réduite, la rentabilité économique de l’élevage devient gravement compromise. Les bêtes produisent moins de viande, moins de lait et elles sont plus vulnérables à la sécheresse et à la maladie. Cela contribue à la pauvreté, à la dégradation des ressources et à l’apparition de conflits.

Un nouveau raisonnement, de nouvelles politiques et des pratiques novatrices en faveur de la mobilité pastorale commencent à s’imposer en bien des points des zones arides d’Afrique. L’Union africaine et d’autres institutions régionales reconnaissent les bénéfices énormes qui peuvent découler de la mobilité pastorale. Cela incite plusieurs gouvernements africains à élaborer des politiques progressistes et informées qui traduisent les besoins d’un pastoralisme moderne. Ces gouvernements et leurs économies pourront sans doute bénéficier de la croissance attendue de la demande en produits de l’élevage. Ils sont aussi en bonne voie pour réduire la pauvreté et sécuriser leurs approvisionnements alimentaires.

La mobilité de l’élevage est une solution moderne à la réduction de la pauvreté et au développement accéléré des zones arides d’Afrique. Pour soutenir la mobilité, inutile de procéder à des investissements financiers gigantesques : il suffit de raisonner hors des sentiers battus et de chercher à mieux comprendre. Cet ouvrage est un point de départ.

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Entretien avec Dodo Boureima / Secrétaire général du Réseau Billital Maroobé

Il y a quelques années encore, le pastoralisme, qui est le système d’élevage dominant en Afrique, était ignoré et banalisé. Mais aujourd’hui, on assiste de plus en plus à une certaine résurgence de la reconnaissance des valeurs du pastoralisme. Tous ceux qui chantaient la disparition du pastoralisme se sont trompés.
On assiste à un engagement très fort des organisations d’éleveurs africains pour promouvoir le pastoralisme. Avec le changement climatique et les problèmes liés à la gestion des ressources naturelles, on a compris que le pastoralisme constitue l’alternative la plus durable, en tout cas pour gérer les ressources des terres fragiles du Sahel et des pays semi arides. Je pense donc que c’est véritablement une révolution que de reconnaître les valeurs du pastoralisme. Aujourd’hui, ces valeurs sont connues et identifiées. Seulement, elles ne sont pas encore suffisamment prises en compte dans les politiques de nos pays. Alors qu’il existe d’énormes potentialités en matière d’élevage en Afrique, les objectifs des politiques ne sont pas clairs en termes de promotion du pastoralisme. Il est donc nécessaire que les décideurs soient mieux informés et sensibilisés sur les valeurs du pastoralisme.

La suite de l’entretien porte sur les avantages du pastoralisme par rapport aux autres systèmes d’élevage, les mesures de plus en plus restrictives prises vis-à-vis des troupeaux transhumants, notamment dans les pays côtiers, la tendance à la sédentarisation des pasteurs et au développement de l’agro-pastoralisme et enfin des appréciations sur les politiques menées au Niger dans le domaine du pastoralisme.

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Etude régionale sur les contextes de la commercialisation du bétail / Accès aux marchés et défis d’amélioration des conditions de vie des communautés pastorales

Cette étude vise à améliorer la compréhension des enjeux, notamment en ce qui concerne les facteurs macro régionaux, politiques, juridiques, législatifs, réglementaires et socio-économiques, qui gouvernent la commercialisation du bétail à travers l’accès aux marchés en Afrique de l’Ouest et Centrale, ainsi que leurs implications sur les conditions de vie au sein des communautés pastorales.

Lire la présentation de l’étude et l’ensemble des documents (résume et notes thématiques)


Une contribution à la compréhension de l’élevage mobile dans les régions de Zinder et de Diffa (Niger) réalisé par Zfd-DED, FNEN Daddo, Code rural du Niger

Ce document, simple et synthétique, commence avec une description générale du Niger, de la région de Diffa et de Zinder puis donne quelques illustrations sur la place de l’élevage dans l’économie locale.

Il présente également quelques données sur l’hydraulique pastorale.
Il propose ensuite une typologie des systèmes d’élevage de la région de Zinder, divisée en 12 systèmes avec des fiches de présentation et des exemples de parcours. Certains types sont communs aux deux régions, alors que d’autres y sont spécifiques. Cette typologie décrit également les principales difficultés et tendances environnementales auxquelles les éleveurs sont confrontés.

Il dresse enfin dans sa dernière partie et par régions, un état des lieux visuel et "spatialisé" des principales problématiques d’accès aux ressources naturelles communes et aux risques de conflits liés à leur utilisation partagée.

Ce document peut servir de support pour aider les organisations d’éleveurs dans leur plaidoyer. Il se veut également être un outil d’information pour la mise en œuvre de schémas d’aménagement foncier pour lesquels très peu d’information existe concernant la prise en compte de l’élevage mobile, notamment en raison de la méconnaissance de leurs systèmes.

Attention : ce document est très volumineux (15 Mo). Il est disponible en fichier électronique au RECA.

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