Attaques sur tomates / Conseiller en maraîchage - Cas pratiques (4)
Rédaction Patrick Delmas, Aïssa Kimba, Ibrahima Inkaye Oumarou (RECA), Adamou Haougui, Adamou Basso (INRAN).
Cette note est un cas pratique de visite sur un site maraîcher. Elle est destinée aux conseillers maraîchers (OP, services techniques, GSC, …).
Il s’agit d’une visite auprès des producteurs de tomate de Bourboukabé à 15 km au nord de Niamey. Dans ce village, les producteurs pratiquent la culture de la tomate depuis plus de 25 ans, avec différents cycles de production adaptés aux différents terrains disponibles.
Le premier cycle de production correspond à des semis en pépinière au début du mois d’août et une récolte qui commence en octobre alors que les prix sur le marché de Niamey sont encore élevés (15.000 à 18.000 F le panier de 32 kg). C’est une production économiquement importante pour ces producteurs.
La production se fait sur des sols sableux de chaque côté de la vallée qui est encore inondée.
Les producteurs de Bourboukabé maîtrisent leur calendrier et font leur pépinière chaque année à la même date. Ils installent les pépinières et repiquent en saison des pluies. Ils utilisent donc pour ce cycle des variétés adaptées à la production de tomate d’hivernage, essentiellement les variétés Xina et l’hybride Mongal F1.
Les producteurs de Bourboukabé ont appelé le RECA, suite à des attaques sur les tomates rentrées en production depuis le début du mois d’octobre.
Ces attaques sont dues à la maladie des taches bactériennes de la tomate ou galle bactérienne de la tomate qui est causée par une bactérie Xanthomonas sp. Voici les observations qui ont été faites sur les tomates. |
1.Symptômes
Les symptômes peuvent apparaitre sur toutes les parties aériennes de la plante.
2. Méthodes de lutte
Il existe un seul produit de traitement homologué sur les cultures maraîchères. C’est un fongicide bactéricide contenant de l’hydroxyde de cuivre. Son nom commercial est Idefix mais il ne se trouve pas au Niger. Les méthodes de lutte doivent être préventives.
3. Que faire ?
Cette attaque massive de la galle bactérienne de la tomate est due aux conditions particulières de l’hivernage 2015. Les producteurs de Bourboukabé ont l’habitude de caler le cycle de la tomate avec des pluies qui s’arrêtent en début ou mi-septembre et qui ne permettent pas le développement de cette maladie. Cela n’a pas été le cas cette année avec des pluies qui se sont poursuivies jusqu’en début octobre et qui ont favorisé l’explosion de la maladie.
Cette bactérie est naturellement présente dans les sols. Le poivron est encore plus sensible à Xanthonomas ce qui explique l’impossibilité de faire cette culture en période d’hivernage sur les parcelles de Bourboukabé malgré les prix très attractifs du marché.
Pour cette campagne, il n’y a pas grand-chose à faire et les producteurs vont enregistrer une perte très importante sur ce cycle de production.
Il n’est pas possible de prévoir les conditions pluviométriques de l’année prochaine. Cependant, dans tous les cas, les producteurs ont intérêt à connaître et à appliquer les mesures préventives afin de limiter les risques que fait courir cette maladie à leur production.
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