Surveillance pastorale Niger

Bulletin de surveillance pastorale sur le Niger n°56 / Février - Mars 2024.

Le programme des sites sentinelles de surveillance pastorale est mis en oeuvre conjointement par Action contre la Faim (ACF) et Vétérinaires Sans Frontières Belgique (VSF-B), en collaboration avec la Direction du Suivi des Ressources Pastorales de l’Alimentation et de la Gestion des Risques (DSRP/A/GR) du ministère de l’Élevage du Niger. Les enquêtes de terrain concernent 69 sites sentinelles répartis dans les régions d’Agadez (2 sites), Diffa (4 sites), Dosso (15 sites), Maradi (4 sites), Tahoua (23 sites), Tillabéri (17 sites) et Zinder (4 sites).

Points saillants :
- Disponibilité de pâturage moyenne sur les sites suivis
- Bonne disponibilité des ressources en eau d’abreuvement
- État d’embonpoint des animaux globalement passable
- Recrudescence suspicion de maladies animales sur la majorité des sites suivis
- Persistance des incidents sécuritaires dans certaines zones
- Baisse des prix du bétail
- Prix des céréales et de l’aliment pour bétail en hausse
- Termes de l’échange globalement défavorable aux éleveurs

Au Niger, les évènements les plus marquants de la situation pastorale durant les mois de février et mars 2024 ont été l’installation de la soudure pastorale avec une insuffisance de l’eau dans certaines régions. Ces conditions climatiques difficiles ont exacerbé les pressions sur les ressources naturelles et ont eu un impact négatif sur la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des populations rurales, en particulier les éleveurs et agropasteurs.

Au cours de la période de février à mars 2024, la situation pastorale demeure assez préoccupante eu égard aux bilans tirés de l’évaluation de la campagne pastorale 2023-2024 dont le déficit de production fourragère est estimé à 18.47 Mt de Matières Sèches MtMS à l’échelle du pays ce qui représente 54% des besoins du bétail non couvert, occasionnant ainsi des mouvements et concentrations d’animaux à certains endroits encore favorables. En effet, il y a de fortes concentrations d’éleveurs et de bétail autour des ressources en pâturages restantes à l’approche de la soudure pastorale qui s’annonce difficile.

Globalement, l’état d’embonpoint des petits ruminants est passable dans plus de 97% des sites suivies. Ce taux s’explique par une insuffisance de l’accès aux pâturages et annonçant une période de soudure difficile. Un programme d’appui en distribution d’aliments pour bétail s’avère nécessaire pour atténuer la situation.
Concernant les gros ruminants, la situation de l’état d’embonpoint est un peu plus critique que pour les petits ruminants. Sur quasi-totalité des sites sentinelles de Bermo, Diffa et Keita, l’état d’embonpoint est passable, voire médiocre.

Il est noté une dégradation de terme de l’échange sur toutes les zones suivies avec une variation de -7% à -26% par rapport à la période de décembre 2023 à janvier 2024 sauf pour les marchés suivis de Diffa où il est resté un peu favorable à l’éleveur. Par rapport à la même période de l’année 2023, une variation moyenne de -32% est constatée sur la période enregistrée. Ceci décrit la situation difficile d’approvisionnement des éleveurs en céréales aggravant leur vulnérabilité alimentaire.

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