Compétitivité agropastorale

Etude sur la compétitivité de l’économie nigérienne : le secteur Agro-pastoral.

Cellule d’Analyse des Politiques publiques et d’Evaluation de l’action Gouvernementale (CAPEG) - Cabinet du Premier Ministre / Juillet 2021

Le secteur agropastoral, composante principale de l’économie nigérienne, représente environ 42% du PIB et emploie presque 80 % de la population active. En dépit d’énormes efforts fournis en matière de politiques de développement agricole, ce secteur peine encore à trouver un équilibre qui lui permette d’être compétitif sur les marchés national et international. Pour cause, l’Agriculture nigérienne se heurte à des graves insuffisances qui l’empêchent d’atteindre un niveau comparable à celui des plusieurs pays de la sous-région. Or, le développement de la capacité productive du secteur agropastoral constitue un élément fondamental dans la promotion de la croissance économique. Ainsi, dans ce contexte de création d’un marché commun, il s’avère impératif d’identifier les causes profondes qui sous-tendent les difficultés du secteur à fournir des produits compétitifs sur les marchés national et international.

La présente étude a permis d’analyser la compétitivité du secteur agropastoral nigérien. Elle a pour objectif d’apprécier l’avantage comparatif et la compétitivité des produits agro-pastoraux nigériens pour fournir aux décideurs politiques des éléments d’aide à la décision surtout dans ce contexte de Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf). Les produits qui ont été ciblés par l’étude sont : le niébé, l’arachide, le sésame, le souchet, la pomme de terre, le manioc, le moringa, l’oignon et la filière bétail/cuir/peaux.

La démarche méthodologique consiste à faire une analyse des indicateurs macroéconomiques et une analyse filière (ou microéconomique).

L’analyse des indicateurs macroéconomiques a permis d’identifier les produits disposant soit une compétitivité globale, soit une compétitivité partielle. Ainsi, les produits disposant de la compétitivité globale sont : le niébé, l’oignon et le bétail-cuir et peaux. Concernant ceux présentant une compétitivité partielle (sur le marché national), il s’agit de : l’arachide, le sésame, le moringa, le souchet, la pomme de terre et le manioc. Il convient de noter que le moringa, la pomme de terre et le sésame présentent d’énormes potentialités que si elles sont pleinement exploitées pourraient leur permettre de conquérir le marché extérieur. Cependant, globalement, l’analyse a montré que la compétitivité du secteur agricole s’est progressivement érodée au cours des 15 dernières années dû en grande partie par des contraintes aussi bien traversables que spécifiques des filières.

Quant à l’analyse filière, elle a révélé les principales contraintes à la compétitivité du secteur agropastoral. Ces contraintes sont d’ordre transversales ou spécifiques et touchent tous les maillons. En ce qui concerne les contraintes transversales, il s’agit : de l’accès limité aux crédits, aux semences et aux engrais, du faible encadrement technique, du sous équipement en matériel agricole et le problème de la commercialisation. S’agissant des contraintes spécifiques, elles se résument notamment : (i) à la faible mécanisation et manque d’utilisation des techniques et technologies innovantes, (ii) aux problèmes phytosanitaires, (iii) à la périssabilité des récoltes liées au manque de moyens de stockage, (iv) à la faible diversification de débouchés et (v) à la transformation encore peu développée.

La Cellule d’Analyse des Politiques publiques et d’Evaluation de l’action Gouvernementale (CAPEG) s’investit dans la valorisation des productions statistiques, en renforçant la dimension recherche dans ses programmes d’activités. Il s’agit principalement de la conduite des études approfondies sur certaines thématiques majeures, en vue d’éclairer les débats socioéconomiques en cours au Niger et fournir au Gouvernement des éléments d’orientation et d’aide à la prise de décision dans l’élaboration, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des politiques et programmes de développement.

Cette étude est le fruit d’un processus conduit par le secrétariat permanent de la CAPEG à travers son Unité Études, Recherche et Prospective. Sous la supervision de Mr Abdoulahi GARBA, Coordonnateur de la CAPEG, la rédaction du rapport de l’étude a été réalisée par une équipe pluridisciplinaire dirigée par Dr DAOUDA Saadatou SANGARE (Chef de l’Unité Études, Recherche et Prospective). La réalisation de la présente étude a bénéficié des appuis du Projet d’Appui à l’Agriculture Sensible aux risques Climatiques (PASEC) et du Projet d’Appui à la Compétitivité et à la Croissance (PRACC).

Télécharger l’étude en cliquant ici, 112 pages, 5 Mo.

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