Rapport des panels de la 4ème édition du festival 1000 et 1 Bouffes.
Le festival Mille et Une Bouffes ? Pour commencer, le mot « bouffe » est un mot d’argot, populaire, qui signifie nourriture. « 1000 et 1 bouffes » est le nom donné à un festival qui se déroule depuis 2019 au Niger, entièrement dédié à la célébration des mets et de la gastronomie du Niger. Organisé par la SAT, une entreprise dirigée par de jeunes Nigériens, ce festival de trois jours a pour ambition de promouvoir la cuisine locale à travers des expositions, des conférences et évidemment des dégustations.
Chaque année, ce festival de la gastronomie nigérienne met à l’honneur une thématique spécifique qui incite à la réflexion et à la découverte des produits issus des terroirs du Niger. Le thème choisi pour illustrer cette 4ème édition était « la valorisation des sources protéiques alternatives et écologiques ». Donc, en gros, il y a autre chose que le mouton et la pintade comme source de protéines. Ces protéines alternatives peuvent être utilisées dans la cuisine de tous les jours, les repas de famille, les moments entre amis… Symboles de nos terroirs, ces protéines sont souvent oubliées ou méconnues mais accessibles et nourricières. La lecture du rapport des panels vous permettra de mieux comprendre ce thème et de faire le tour de ces protéines alternatives.
Panel 1 : « Orientations nationales et partenariats pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle. »
Le Niger se base essentiellement sur deux approches : une global et une individuelle. L’approche globale constitue à regarder le système alimentaire, pour garantir que chaque citoyen puisse avoir accès à une alimentation saine et suffisante. À cet effet, l’État du Niger a étudié les chaînes de valeurs qui sont à la fois nutritionnelles et commerciales, pour mettre un accent sur les plus stratégiques. Parmi celles-ci, on trouve les fruits et légumes en raison de leurs vitamines, minéraux et antioxydants, les légumineuses en raison de leurs protéines et les protéines animales (viande, poisson, lait). Un des objectifs est de réduire la dépendance des aliments importés. L’approche individuelle consiste quant à elle à susciter les bonnes habitudes nutritionnelles chez les consommateurs. Elle souligne l’importance de la diversification du régime alimentaire, donnant plus de place aux fruits et aux légumes, ainsi qu’aux aliments protéiques. Elle encourage la consommation de céréales en graines entières afin de bénéficier des nutriments et fibres incorporés dans le son, et elle décourage la consommation d’aliments excessivement transformés vu que ces derniers deviennent dénutritionnés, tandis qu’ils contiennent typiquement trop de sel et de sucre.
Panel 2 : « Protéines complètes dans les plantes ? Les filières protéiques pouvant être développées à partir de notre flore indigène et comment accélérer leur essor. »
Quelles sont les protéines les plus importantes ? Les protéines alternatives végétales sont nombreuses. Parmi les plus prometteuses, on trouve les feuilles légumes (tafasa, yadiya, gasaya, faku, pourpier, gandafoy, jiga, godilo, amarante, cecego), les légumineuses et pseudo-céréales (vouandzou, hanza), les algues (spiruline) et les produits fermentés (gumba de mil, soumbala). Ces aliments ont des taux de protéines allant de l’utile à l’extra-ordinaire, et des profils d’acides aminés souvent très intéressants (voir tableau 1). Ils peuvent traiter la malnutrition sous différentes formes (anémie, marasme, kwashiorkor, drépanocytose) ...
Panel 3 : « Au-delà de la viande de mouton et du lait de vache : les potentialités des protéines sous-valorisées du règne animal à empreintes environnementale légère. »
Les protéines animales consommées au Niger sont essentiellement la viande, le lait et les œufs provenant des ovins, bovins, caprins et poules. Cependant, beaucoup d’autres sources de viande existent. La caille par exemple, est une volaille facile à élever, avec une croissance rapide et une prolifération extraordinaire. Les poissons peuvent s’élever en pisciculture, tels que la carpe, le tilapia ou le silure qui est particulièrement rustique. La faune ne se limite pas qu’aux vertébrés. Dans le monde, on connaît une myriade d’insectes dites alimentaires. En Afrique de l’Ouest et au Niger, on dénombre sept espèces, essentiellement des Orthoptères (criquets et sautereaux).
Panel 4 : « Comment les femmes nigériennes peuvent mieux s’autonomiser pour la sécurité alimentaire et l’apport protéique à leurs familles. Quels changements pour la société faciliteraient cela ? »
La femme est la plaque tournante de la nutrition des foyers. La majorité des plats cuisinés au monde sont faites par des femmes, et au Niger, cette majorité est écrasante. Les femmes ont besoin d’apprendre sur la nutrition. À l’image de la majorité de la population nigérienne, elles ont une idée simplifiée, que l’essentiel de l’alimentation est de ressentir la satiété, ce qui mène à la consommation de régimes monotones, riches en amidons et parfois sucres et matières grasses, mais pauvres dans les autres éléments nutritifs. Contrairement à la pensée populaire, la nutrition n’est pas un sujet trop compliqué pour pouvoir être enseigné aux femmes rurales. L’éducation nutritionnelle doit concerner tous les membres de la famille. Les femmes, les enfants et les maris.
Bonne lecture
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