Etat des lieux sur l’expérience de l’Agriculture de Conservation au Niger.
Projet 1921 « Triple Vert II » / Stockholm Environment Institute - Sweden
Dans la zone semi Aride Ouest Africaine, l’agriculture est principalement pluviale, c’est-à-dire vulnérable aux variations climatiques, aux sécheresses et basée sur des petites exploitations avec une utilisation d’intrants très faible. La moyenne actuelle des engrais utilisée est en dessous de 10kg/ha. La dégradation des sols est largement répandue dans la région, l’expansion totale des sols sévèrement dégradés due aux activités agricoles a été estimée à 1.1 million de km2 indiquant le déclin continu de la matière organique dans le sol comme un facteur majeur du processus de dégradation des sols. Les sols en Afrique de l’Ouest sont parmi les plus vieux et les plus intensément usés par les intempéries au monde indiquant une fertilité pauvre. La spirale de dégradation des sols entraine un impact social, économique, environnemental et politique, de même que la pauvreté, la faim et la malnutrition.
Le défi de maintenir une productivité de sol à travers une disponibilité en carbone et en éléments nutritifs des terres continuellement cultivées fait appel à des approches innovatrices pour les systèmes de cultures. Un nombre d’expériences et d’approches ont été tentées incluant les techniques de conservation des eaux et du sol, d’agroforesterie, de gestion intégrée de fertilité de sol, etc., dont la plupart requiert de larges investissements initiaux et souvent des transformations drastiques du paysage agricole et des pratiques. L’agriculture de conservation a été suggérée depuis des décennies, comme alternative qui favorise la constitution in situ de la matière organique.
La présente étude vise à investiguer, comment nous pouvons tirer des leçons sur les succès et contraintes pour la conservation de la couverture végétale au Niger et accroitre le rôle de ces pratiques à travers l’agriculture de conservation. L’objectif principal de cette revue est d’identifier le potentiel et les contraintes qui limitent le développement de l’agriculture de conservation au Niger.
De manière spécifique, les objectifs recherchés sont :
Etablir une cartographie et analyse des pratiques et technologies AC au Niger et une appréciation des résultats et l’échelle d’adoption des différents institutions, ONG et autres acteurs qui interviennent dans la mise en œuvre des technologies AC au Niger, ainsi que leurs rôles et expériences ;
Déterminer les opportunités et contraintes pour l’adoption des techniques d’AC en milieu rural au Niger (avec accent sur les aspects socio-économiques).
Définir des pistes de recherche importantes à entreprendre dans le domaine d’AC au Niger.
Définition de l’Agriculture de conservation (AC)
Les auteurs adoptent une vision large de l’agriculture de conservation, elle est considérée ici comme un ensemble de pratiques culturales qui respectent trois principes clés :
Perturbation minimale du sol par des façons culturales réduites (tel que le labour de conservation avec l’utilisation des charrues spécifiques comme le « ripper » ou le « sub-soiler ») ou nulles (non-labour) afin de préserver la matière organique du sol ;
Couverture permanente du sol (cultures de couverture, couverture arborée, résidus et paillis) pour protéger le sol et supprimer les adventices sans devoir recourir au désherbage chimique ;
Rotations et associations culturales diversifiées, qui favorisent les micro-organismes dans le sol et perturbent les ennemis des cultures et les maladies.
A ces trois principes, s’ajoute souvent une autre dimension qui est la présence des espèces pérennes, lesquelles sont utilisées comme élément technologique dans la pratique ; nous serons intéressés à comprendre comment et dans quelle condition les arbres peuvent améliorer la performance de l’agriculture de conservation.
Définition de technique, pratiques et éléments technologiques
Une technique est un ensemble d’opérations ordonnées avec un but de production et qui peuvent être décrites indépendamment du paysan ou de l’éleveur qui l’exécute.
La pratiques constitue le résultat d’un savoir accumulé et du savoir faire qui sont en relation avec l’environnement, la perception du paysan ou de l’éleveur et de l’utilisation qui est faite alors que la technique peut provenir de l’extérieur.
Les pratiques représentent une combinaison d’éléments technologiques qui travaillent dans des circonstances données. Selon Bayala et al. (2011), les éléments technologiques sont composés d’éléments (d’aliments, cultures, résidus de cultures, arbres) et les méthodes (plantation de bassins, mulching).
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Sommaire :
Background et définition des problèmes
Approche méthodologique
Présentation des résultats d’investigations
Expérimentations en station au Niger
Expérimentations de l’agriculture de conservation en milieu paysan
- Potentiel identifié dans la zone de Maradi
- Expériences d’Agriculture de Conservation dans les régions de Tillabéry et Dosso
Opportunités et contraintes pour l’adoption des techniques d’AC en milieu rural au Niger
Synthèse des différents résultats
Conclusion