DANGER / Tuta absoluta, un nouveau ravageur de la tomate identifié au Niger
Cette note a été rédigée en collaboration avec le Docteur Haougui Adamou et le Docteur Basso Adamou, Institut National de Recherches Agronomiques du Niger (INRAN).
Le village de Bourbourkabé est situé à 12 km au nord de la ville de Niamey. C’est une zone de production maraîchère isolée (loin de la route) où les producteurs sont spécialisés depuis des années sur la culture de la tomate.
Au cours d’une visite des techniciens du RECA, le 20 février 2013, les producteurs ont signalé des attaques très importantes de leurs tomates. Effectivement, la noctuelle de la tomate (Helicoverpa armigera) était fortement présente. Mais les producteurs ont déclaré qu’il y avait une seconde chenille, apparue cette année pour la première fois, qui cause beaucoup plus de dégâts. Ils ont pu montrer la chenille sur feuille et sur fruit, ainsi que son papillon.
Après consultation des chercheurs de l’INRAN et visite sur les parcelles, il s’agit de la chenille d’un papillon dont le nom français est « la mineuse de la tomate » et le nom scientifique « Tuta absoluta » (Meyrick). |
Pourquoi c’est un « danger » ?
Présent en Amérique du Sud, ce ravageur a été signalé pour la première fois en 2006 en Espagne. Il s’est diffusé à une vitesse impressionnante : 2008 en France, Maroc et Algérie, 2009 en Tunisie et Lybie puis au Moyen Orient. Il a été signalé ensuite au Sénégal en 2012.
Il suffit de lire la presse agricole spécialisée marocaine pour avoir une idée de l’impact de ce ravageur. Les pertes peuvent atteindre 80 à 100%, ce qui entraine une baisse de la production et une augmentation du prix des tomates, surtout de pleins champs.
C’est ce qui est arrivé aux producteurs de Bourbourkabé cette année. Certains producteurs ont abandonné leurs parcelles et pour les autres la majorité de la récolte est invendable, tous les fruits étant attaqués.
Dans les pays du Maghreb, Tuta absoluta est considéré aujourd’hui comme le ravageur le plus redoutable de la tomate. Son nom scientifique peut se traduire par « désastre absolu », et cela semble être justifié.
Comment le reconnaître ?
Comment lutter ?
Il est demandé à l’ensemble des organisations de producteurs, structures d’appui aux producteurs, de vérifier si ce ravageur ne se trouve pas dans d’autres sites de production.
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